CERPHI

Compte rendu de la réunion du 6 Octobre 2001 : Séance de rentrée.

Elaboration du calen­drier de tra­vail pour l’année uni­ver­si­taire 2001-2002. Celui-ci sera essen­tiel­le­ment centré sur la fonc­tion de la psy­cho­lo­gie wolf­fienne dans la méta­phy­si­que de Christian Wolff et dans l’his­toire de la phi­lo­so­phie et des scien­ces. La majo­rité des séan­ces seront orga­ni­sées autour de deux contri­bu­tions trai­tant d’un même aspect de la psy­cho­lo­gie wolf­fienne. Ce pro­gramme vise à pré­pa­rer le col­lo­que de Halle en avril 2002 consa­cré à la fonc­tion fon­da­trice de la psy­cho­lo­gie wolf­fienne [« Grundlegungsfunktion der wolff­schen Psychologie »]. Ce col­lo­que est orga­nisé par l’IZEA (Internationales Zentrum für europäi­sche Aufklärung) et l’ENS Lettres et Sciences Humaines (CERPHI). Nous vou­lons par là accroî­tre les contacts avec des grou­pes de recher­che étrangers tra­vaillant sur des pro­blé­ma­ti­ques ou pério­des pro­ches des nôtres.

Traduction du Discursus Praeliminaris de Christian Wolff. Ce tra­vail com­mencé au prin­temps 2000 est bien avancé. Nous dis­po­sons d’une pre­mière tra­duc­tion de l’ensem­ble du texte. Nous avons décidé que chaque binôme de tra­duc­teurs devait har­mo­ni­ser, sys­té­ma­ti­ser et indexer ses choix de tra­duc­tion pour le 8 décem­bre 2001. Le 9 mars 2002, nous consa­cre­rons une séance com­plète à l’har­mo­ni­sa­tion de ces choix à l’échelle de tout le Discours. Il faudra ensuite pro­cé­der à une véri­fi­ca­tion de la tra­duc­tion et à un tra­vail de relec­ture pour le mois de juin. Ce tra­vail don­nera lieu à une pré­pu­bli­ca­tion sous la forme d’un DATA inti­tulé « Le Discours Préliminaire et la méthode ». Nous consi­dé­rons ce DATA comme l’annonce à la fois de la publi­ca­tion de la tra­duc­tion du texte de Wolff et du tra­vail sur la méthode que nous comp­tons mener au cours de l’année uni­ver­si­taire 2002-2003.

Confection d’un recueil sur La nais­sance de l’esthé­ti­que phi­lo­so­phi­que en Allemagne au XVIIIe siècle sous la direc­tion de Monsieur le Professeur Gérard Raulet et Jean-François Goubet. Ce projet doit per­met­tre de com­bler une lacune dans la recher­che fran­çaise. Celle-ci s’est en effet très peu inté­res­sée à la nais­sance de l’esthé­ti­que phi­lo­so­phi­que alle­mande. Chaque par­ti­ci­pant est chargé de tra­duire des textes de phi­lo­so­phes du XVIIIe siècle et d’en faire une pré­sen­ta­tion.

Compte rendu de la réu­nion du 10 Novembre 2001 : La psy­cho­lo­gie est-elle fon­da­trice de la méta­phy­si­que chez Wolff ?

Jean-Paul Paccioni : Wolff et la cons­ti­tu­tion d’une science empi­ri­que psy­cho­lo­gi­que. Thierry Arnaud : Dans quelle mesure l’onto­lo­gie est-elle vrai­ment pre­mière dans la Métaphysique alle­mande ? Confrontation avec la psy­cho­lo­gie.

Jean-Paul Paccioni a centré son inter­ven­tion sur la ques­tion du fon­de­ment de la méta­phy­si­que wolf­fienne. Il a ana­lysé de très près les débats de Wolff avec Descartes, Tschirnhaus et Leibniz. Wolff a d’abord été un élève de Descartes et un cri­ti­que de Leibniz. De ce cons­tat doit-on conclure à une fonc­tion fon­da­trice de la psy­cho­lo­gie dans la méta­phy­si­que wolf­fienne ? La lec­ture du cha­pi­tre 1 de la Métaphysique alle­mande inti­tulé « com­ment nous connais­sons que nous sommes et à quoi nous sert cette connais­sance » pour­rait le lais­ser croire. Toutefois, Jean-Paul Paccioni nous a montré que ce n’était pas le cas. La phi­lo­so­phie pre­mière pour Wolff est l’onto­lo­gie. La phi­lo­so­phie ne sup­pose pas une ins­pec­tion cri­ti­que de l’esprit. La cer­ti­tude naît d’un syl­lo­gisme ce qui est net­te­ment anti-car­té­sien. Le but de Wolff est de passer de l’actuel au pos­si­ble ; l’atten­tion portée à l’expé­rience n’est pas une fin en soi, mais elle prend tout son sens lorsqu’elle nous permet d’accé­der au prin­cipe de contra­dic­tion qui ouvre l’onto­lo­gie. Voilà pour­quoi on peut dire, selon l’inter­ve­nant, que la pers­pec­tive wolf­fienne est essen­tiel­le­ment métho­di­que.

Thierry Arnaud est ensuite revenu dans son inter­ven­tion sur la ques­tion posée par Jean-Paul Paccioni : dans quelle mesure l’onto­lo­gie est-elle pre­mière chez Wolff ? Son exposé en deux temps vou­lait d’abord cla­ri­fier les rap­ports entre onto­lo­gie, logi­que et psy­cho­lo­gie empi­ri­que chez Wolff. A lire la Logique alle­mande de 1712 et la Métaphysique alle­mande de 1719, on semble faire face à un para­doxe selon lequel la logi­que est placée avant la psy­cho­lo­gie empi­ri­que alors que cette der­nière fonde la logi­que. On trouve aux para­gra­phes 88 et sui­vants du Discursus Praeliminaris une solu­tion à ce para­doxe : Wolff y dis­tin­gue l’ « ordo stu­dendi » pour lequel la logi­que doit pré­cé­der l’onto­lo­gie et la psy­cho­lo­gie de l’ « ordo demons­trandi » où la logi­que est située après l’onto­lo­gie et la psy­cho­lo­gie ; or Wolff opte pour l’ordre de l’étude. Dans un deuxième temps, Thierry Arnaud est revenu sur plu­sieurs affir­ma­tions de Jean-Paul Paccioni ce qui a donné lieu à un débat très riche concer­nant notam­ment le cha­pi­tre 1 de la Métaphysique alle­mande. Thierry Arnaud a rap­pelé com­bien le syl­lo­gisme était la voie royale pour accé­der à la science. Le syl­lo­gisme n’impli­que pas une décom­po­si­tion de l’expé­rience du « cogi­ta­mus » puis­que la majeure est un axiome alors que la mineure est un juge­ment d’expé­rience.

La séance s’est ter­mi­née sur la cla­ri­fi­ca­tion de l’oppo­si­tion entre Kantisme et Wolffianisme. La réflexion kan­tienne suit un modèle chi­mi­que où les sour­ces de la connais­sance sont des « éléments », alors que Wolff reste un logi­cien et un mathé­ma­ti­cien : pour lui, ce sont deux juge­ments logi­ques (un axiome et un juge­ment d’expé­rience) qui per­met­tent la connais­sance. De manière géné­rale, l’expé­rience pour Wolff est loin d’être une dona­tion sen­si­ble.

Compte rendu de la réu­nion du 8 Décembre 2001 : La nais­sance de la psy­cho­lo­gie scien­ti­fi­que chez Wolff

Jacques Croizer : Les bal­bu­tie­ments de la psy­cho­lo­gie scien­ti­fi­que

Wolf Feuerhahn : La psy­cho­mé­trie de Wolff à Fechner

Jacques Croizer a d’emblée pré­ci­ser l’objec­tif épistémologique de son inter­ven­tion. Il s’agit pour lui de saisir quel­les condi­tions ont été réu­nies pour que la psy­cho­lo­gie devienne une science, sachant qu’une science a pour fin d’établir des rela­tions inva­rian­tes entre des gran­deurs obser­va­bles et mesu­ra­bles. La scien­ti­fi­cité de la psy­cho­lo­gie impli­quait donc sa mathé­ma­ti­sa­tion. Or, au XVIIIe siècle, on assiste aux pre­miers essais de mesure, aux pre­miers bal­bu­tie­ments d’un usage des mathé­ma­ti­ques en psy­cho­lo­gie, même si l’intros­pec­tion reste impor­tante. L’apport de Leibniz consiste à avoir intro­duit l’idée de peti­tes per­cep­tions et donc de seuil de la cons­cience évaluable. Toutefois, c’est le para­digme new­to­nien qui a joué un rôle déci­sif. Or, ce sont des leib­ni­ziens qui vont impor­ter des concepts new­to­niens dans les autres scien­ces. Wolff sera le pion­nier de la psy­cho­mé­trie fondée par ana­lo­gie avec la pho­to­mé­trie de Bouguer. Toutefois, le phy­si­ca­lisme new­to­nien n’a pas été la seule condi­tion de pos­si­bi­lité de la psy­cho­lo­gie scien­ti­fi­que. La doc­trine de l’har­mo­nie préé­ta­blie est à l’ori­gine d’un déve­lop­pe­ment paral­lèle des dis­ci­pli­nes phy­sio­lo­gi­ques et psy­cho­lo­gi­ques. Or à l’époque où Wolff ensei­gne à Halle, cette uni­ver­sité est aussi le foyer de recher­ches phy­sio­lo­gi­ques. Friedrich Hoffmann (1660-1742) et Georg-Ernst Stahl (1660-1734) en sont les deux gran­des figu­res. Ces recher­ches met­tent gra­ve­ment en cause l’âme comme centre de déci­sion. Stahl montre qu’on trouve à tous les niveaux de l’orga­nisme une dyna­mi­que d’adap­ta­tion et d’auto-conser­va­tion. Or pour Wolff tout orga­nisme cher­che à fuir ce qui lui est désa­gréa­ble. Cette com­pré­hen­sion phy­sio­lo­gi­que du vivant se retrouve en psy­cho­lo­gie où l’on dégage à partir de Wolff une dyna­mi­que psy­chi­que. Jacques Croizer nous pré­sente cette double enquête comme un chan­tier de recher­che, dont l’ambi­tion est notam­ment de saisir par quels emprunts la psy­cho­lo­gie scien­ti­fi­que est née.

Wolf Feuerhahn a ensuite pro­posé une tra­ver­sée de l’his­toire de la psy­cho­mé­trie de Wolff jusqu’à Fechner. Son point de départ est his­to­rio­gra­phi­que. Il a montré com­ment les psy­cho­lo­gues et les phi­lo­so­phes s’accor­dent sur la dis­tinc­tion très nette entre psy­cho­lo­gie phi­lo­so­phi­que et psy­cho­lo­gie scien­ti­fi­que. Or, si l’on recons­ti­tue l’his­toire de la psy­cho­mé­trie, c’est-à-dire de l’usage des mathé­ma­ti­ques en psy­cho­lo­gie, on se rend compte que cette oppo­si­tion est un arte­fact qui est très loin de l’his­toire réelle de la phi­lo­so­phie comme des scien­ces. Il a ensuite retracé l’his­toire de la psy­cho­mé­trie en quatre étapes : La pre­mière est la nais­sance de la psy­cho­mé­trie dans la Psychologia empi­rica de Wolff. Wolff rompt avec le pan­per­cep­tion­nisme leib­ni­zien sans pour autant en conclure à un dua­lisme épistémologique. Les métho­des de la phy­si­que sont expor­ta­bles et doi­vent per­met­tre de déga­ger les lois des facultés de l’âme. Il est également pos­si­ble d’attein­dre une connais­sance mathé­ma­ti­que de l’inten­sité des sen­sa­tions. Sur le modèle de la pho­to­mé­trie de Pierre Bouguer (1698-1758), Wolff invente la psy­cho­mé­trie (§ 522 Psychologia empi­rica) Toutefois, cette fon­da­tion sera vive­ment cri­ti­quée par Kant dans sa pré­face aux Premiers prin­ci­pes méta­phy­si­ques des scien­ces de la nature (1786). La psy­cho­lo­gie empi­ri­que s’occupe des faits de cons­cience tels qu’ils se phé­no­mé­na­li­sent dans le temps, or la connais­sance mathé­ma­ti­que sup­pose une syn­thèse de l’appré­hen­sion, laquelle rame­nant le carac­tère suc­ces­sif du phé­no­mène à l’unité d’un moment, le déna­ture. Pour Kant, la psy­cho­lo­gie ne devien­dra jamais une science. Seule une anthro­po­lo­gie prag­ma­ti­que est conce­va­ble. Mais l’his­toire de la phi­lo­so­phie n’est pas linéaire. Herbart revient sur la cri­ti­que de Kant pour repren­dre le projet wolf­fien sans pour autant se réduire à ce der­nier (Herbart cri­ti­que vive­ment dans l’intro­duc­tion à Psychologie als Wissenschaft neu gegrün­det auf Erfahrung, Metaphysik und Mathematik I (1824) la doc­trine wolf­fienne des facultés ainsi que sa reprise par Kant). Dans une confé­rence de 1822, il démon­tre la pos­si­bi­lité et la néces­sité de l’usage des mathé­ma­ti­ques en psy­cho­lo­gie pour mesu­rer notam­ment la force de chaque repré­sen­ta­tion et le degré d’empê­che­ment entre elles. Toutefois, ce n’est qu’avec Fechner que la mathé­ma­ti­sa­tion rend pos­si­ble l’expé­ri­men­ta­tion. L’inven­tion de la psy­cho­phy­si­que externe permet d’établir une cor­ré­la­tion fonc­tion­nelle entre exci­ta­tion et sen­sa­tion. Celle-ci étant davan­tage une illus­tra­tion qu’une preuve du paral­lé­lisme psy­cho­phy­sio­lo­gi­que fech­ne­rien.

Compte rendu de la réu­nion du 12 Janvier 2002 :

Stefanie Buchenau nous a pré­senté ses tra­vaux sur l’ « ana­lo­gon ratio­nis » dans la phi­lo­so­phie de Wolff. L’objec­tif est de mon­trer en quoi la dif­fé­rence entre l’homme et l’animal permet d’éclairer la psy­cho­lo­gie et l’anthro­po­lo­gie wolf­fien­nes. L’animal pos­sède en effet sen­si­bi­lité, mémoire et ima­gi­na­tion, toutes facultés qui per­met­tent, comme la raison, de lier les événements entre eux. La ques­tion reste de savoir si la dif­fé­rence entre l’animal et l’homme n’est qu’une dif­fé­rence de degré ou si elle est une dif­fé­rence de nature. Les § 860 de la Deutsche Metaphysik et 760 de la Psychologia Rationalis sem­blent sou­li­gner une dif­fé­rence de nature ; Wolff main­te­nant la spé­ci­fi­cité humaine de la Raison. Toutefois d’autres pas­sa­ges sem­blent moins clairs. Pour élucider la ques­tion, il faut donc saisir l’his­toire de la notion d’ « ana­lo­gon ratio­nis » et plus par­ti­cu­liè­re­ment le débat autour de l’âme des bêtes. Tout en accor­dant une âme aux bêtes, Leibniz a dis­tin­gué l’ « indes­truc­ti­bi­lité » de leur âme de l’ « immor­ta­lité » de l’âme humaine. La posi­tion wolf­fienne est certes proche de celle de Leibniz : la bête pos­sède une âme, elle peut rai­son­ner. Mais Wolff va plus loin : pour lui, les bêtes ont une cons­cience, alors que pour Leibniz l’aper­cep­tion est propre à l’homme. La dis­tinc­tion entre l’homme et l’animal se situe, selon Wolff, prin­ci­pa­le­ment au niveau du lan­gage.

Jean-François Goubet est ensuite revenu sur la pré­ten­due équivoque de la notion wolf­fienne de fon­da­tion qui hési­te­rait entre psy­cho­lo­gie et logi­que. Il faut insis­ter, faute de ne pou­voir saisir la spé­ci­fi­cité wolf­fienne, sur la dif­fé­rence entre « die ersten Gründe » et le « Fundamentum ». Le second est le sol empi­ri­que, le niveau pré­pa­ra­toire à la phi­lo­so­phie. C’est le niveau de la logi­que qui cor­res­pond au com­men­ce­ment de l’étude. Par contre, avec les pre­miers prin­ci­pes de notre connais­sance on entre réel­le­ment dans la méta­phy­si­que. Le « connu­bium ratio­nis et expe­rien­tiae » qui défi­nit la phi­lo­so­phie wolf­fienne dési­gne le che­mi­ne­ment de la connais­sance : pré­pa­ra­tion — méta­phy­si­que — confir­ma­tion des thèses méta­phy­si­ques dans l’expé­rience. Le « Fundamentum » est l’échelle grâce à laquelle on accède à la phi­lo­so­phie. Ainsi passe-t-on de la « logi­que natu­relle », dans laquelle on a une connais­sance confuse des règles qui diri­gent la faculté de connaî­tre à la « logi­que arti­fi­cielle » grâce à laquelle on accède à une connais­sance dis­tincte. Faute de saisir le sens wolf­fien de la notion de « Fundamentum » on risque de faire une lec­ture a pos­te­riori de sa méta­phy­si­que. Il est faux de dire que Wolff psy­cho­lo­gise la logi­que car la logi­que wolf­fienne n’est pas une logi­que for­melle, mais un art de penser. Il n’y a pas de cercle chez Wolff entre le point de départ empi­ri­que et la pres­crip­tion logi­que. L’objec­tif de cette pré­sen­ta­tion consis­tait donc à rap­pe­ler com­bien la lec­ture de Wolff impose une réforme de notre mode de pensée : il faut nous libé­rer de notre kan­tisme impli­cite pour saisir la spé­ci­fi­cité de la pensée wolf­fienne.

Compte rendu de la réu­nion du 9 Mars 2002 :

Jeongwoo Park : Expérience, habi­tus et liberté dans la psy­cho­lo­gie de Wolff.

L’une des spé­ci­fi­ci­tés de la phi­lo­so­phie wolf­fienne est d’avoir pensé le rap­port entre raison et expé­rience comme un ´connu­bium ratio­nis et expe­rien­tiaeª. Jean Ecole est le pre­mier à avoir for­te­ment sou­li­gné ce fait, notam­ment dans son intro­duc­tion à la Psychologia empi­rica. L’objet de la pré­sen­ta­tion de Jeongwoo Park a été de cla­ri­fier ces rap­ports entre raison et expé­rience chez Wolff. Le phi­lo­so­phe part tout d’abord du cons­tat selon lequel l’expé­rience n’est pas hasar­deuse, elle est orga­ni­sée, tissée de façon sys­té­ma­ti­que. L’expé­rience n’est pas quel­que chose que l’on fait, on déploie l’expé­rience. C’est pour cette raison que pour être éprouvés, cer­tains affects néces­si­tent une démar­che. Cette démar­che néces­site un habi­tus. Pour ce faire, Wolff reprend le syl­lo­gisme aris­to­té­li­cien auquel il confère une fonc­tion heu­ris­ti­que. L’intui­tion wolf­fienne est dif­fé­rente de l’intui­tion car­té­sienne, elle est suc­ces­sive. Jeongwoo Park pro­pose de la rap­pro­cher du noûs aris­to­té­li­cien, dont la fonc­tion est de déga­ger l’uni­ver­sel à partir du sen­si­ble. Or chez Wolff la conclu­sion du syl­lo­gisme a une valeur pré­dic­tive. Par ce biais, il sur­mon­te­rait le dilemme car­té­sien pour lequel nous n’exis­tons qu’aussi long­temps que nous pen­sons. L’intui­tion car­té­sienne ne nous garan­tit pas la per­ma­nence de notre âme, si ce n’est par le recours à Dieu. L’ori­gi­na­lité de la pensée wolf­fienne aurait consisté à connaî­tre la per­ma­nence de l’âme à partir de l’expé­rience empi­ri­que, dont Wolff déplie les notions confu­ses.

Compte rendu de la réunion du 6 Avril 2002

Ordre du jour : -dis­cus­sion sur Halle. Rappel des moda­li­tés de départ et d’héber­ge­ment. Il serait bon en outre que chacun pense à rédi­ger un résumé de son arti­cle dans l’autre langue, afin de faci­li­ter les échanges lors de l’ate­lier.

Jean-Paul Paccioni : Wolff est-il l’inven­teur de la psy­cho­lo­gie ration­nelle  ?

JP dis­cute avec Balibar sur la place de Wolff dans la psy­cho­lo­gie (cf. Une note de J. Locke, Identité et dif­fé­rence. L’inven­tion euro­péenne de la cons­cience). L’axe du propos : le rap­port entre cons­cience et prin­cipe de contra­dic­tion. Wolff face à Tschirnhaus et à Locke. Le pre­mier écrit en effet indis­tinc­te­ment «  pre­miers prin­ci­pes » et « pre­miè­res expé­rien­ces  », ce qui n’est pas le cas de Wolff.

Balibar : le prin­cipe de contra­dic­tion est rejeté avec toutes les idées innées et est rem­placé par la cons­cious­ness. Locke est dit « vrai fon­da­teur de la psy­cho­lo­gie ration­nelle ». Pour Wolff, Locke serait empi­ri­que seu­le­ment (il dirait ceci dans un souci d’hégé­mo­nie). La vraie psy­cho­lo­gie est une pensée qui entre­prend de connaî­tre tous ses modes et toutes ses opé­ra­tions.

1. Le ratio­na­lisme, l’empi­risme et la ques­tion de l’expé­rience (sur Leibniz et Locke)

Balibar lit Wolff à tra­vers Cassirer (Philosophie des Lumières). Leibniz et Wolff auraient rejeté toute psy­cho­lo­gie empi­ri­que, tout psy­cho­lo­gisme fondé dans l’impres­sion. Ils fon­dent la psy­cho­lo­gie dans l’action.

Cf. Le texte des Nouveaux Essais : l’expé­rience est néces­saire, mais elle ne donne pas les idées. Le risque : faire de l’âme quel­que chose de cor­po­rel. Pour Leibniz, l’intel­lect n’est pas cons­ti­tué par l’expé­rience et les sens. Cela va avec Locke, qui recher­che dans la réflexion ce qui permet de connaî­tre sa propre nature.

Locke : il existe deux sour­ces de connais­sance sur les idées que nous avons : pas de sen­sua­lisme inté­gral. Il faut que l’aveu­gle fasse une réflexion sur les formes pour connaî­tre le cercle et le cube (il y a ainsi acti­vité de l’esprit).

Le pro­blème : quel est le ter­rain, le sol commun ? Ce ter­rain est l’expé­rience en tant que vécu de cons­cience. Leibniz : notre expé­rience interne est la source de toutes les véri­tés de fait. Même s’il existe des dif­fé­ren­ces entre Leibniz et Locke, il se trouve un ter­rain commun aux deux.

2. La cons­ti­tu­tion du sol commun par Locke et Tschirnhaus

Wolff cite une fois Locke et Tschirnhaus direc­te­ment dans la Psychologia empi­rica, au § 400 : Locke fait trop confiance aux mathé­ma­ti­ques. Il ne faut pas appli­quer à Wolff le couple habi­tuel empi­risme/ratio­na­lisme.

Comment est-ce qu’on peut mettre Tschirnhaus et Wolff ensem­ble ? Existe-t-il une concep­tion de l’expé­rience ui soit com­mune ?

Dans la Medicina mentis, l’expé­rience joue un rôle fon­da­men­tal. Le but de l’auteur est d’élaborer une phi­lo­so­phie pre­mière (une logi­que, une méthode, ce qui permet de trou­ver un remède pour décou­vrir la vérité).

Cf. La pré­face et la conclu­sion, il existe quatre prin­ci­pes : 1/ J’ai cons­cience de diver­ses choses, 2/ Je suis affecté agréa­ble­ment par cer­tai­nes choses, non par d’autres, 3/ Il y a des choses que je peux conce­voir par la pensée, et d’autres impos­si­bles pour moi (j’ai cons­cience d’une acti­vité interne), 4/ Je remar­que diver­ses choses au moyen du sens interne.

Cf. Spinoza et son rejet de la méthode car­té­sienne. Pour savoir que je sais, il faut d’abord avoir une idée. La cer­ti­tude est la manière dont l’idée se révèle en nous. Il existe une acti­vité des idées en nous, et il n’est donc pas besoin d’une méthode à la Descartes. Tschirnhaus  : il se trouve une expé­rience interne d’une acti­vité, un sen­ti­mus.

Atelier-Workshop Halle

Avril 2002 : Die Wolffsche Psychologie : Systematischer Ort, Konstitution und Wirkungsgeschichte/ La psy­cho­lo­gie wolf­fienne : Lieu sys­té­mi­que, cons­ti­tu­tion et his­toire de sa récep­tion à Halle (work­shop-ate­lier). Organisation conjointe : IZEA (Halle) et CERPHI (Lyon). Responsables de l’orga­ni­sa­tion  : Jean-François Goubet et Oliver-Pierre Rudolph, sous la Direction scien­ti­fi­que de Messieurs les Professeurs Pierre-François Moreau (CERPHI Lyon) et Jürgen Stolzenberg (MLU Halle).

Programme :

Jour 1 :

- Werner Euler (Marburg) : „Bewusstsein, Seele, Geist. Untersuchungen zur Transformation des Cartesischen Cogito in der ration­len Psychologie Wolffs”

- Jean-François Goubet (CERPHI, Lyon) : „In wel­chem Sinne ist die Wolffsche Psychologie als Fundament zu vers­te­hen ? Zum ange­bli­chen Zirkel zwi­schen Psychologie und Logik in der Anordnung der phi­lo­so­phi­schen Disziplinen”

- Anne-Lise Rey (Paris, Grenoble) : „Ontologie et psy­cho­lo­gie. La raison de l’actua­li­sa­tion”

- Oliver-Pierre Rudolph (Halle) : ) : „Wolffs Psychologie und die scho­las­ti­sche Tradition”

Jour 2 :

- Dieter Hüning (Marburg) : „Das Verhältnis von Motivation und Verbindlichkeit in Wolffs prak­ti­scher Philosophie”

- Andreas Thomas (Wuppertal) : „Die Lehre von der mora­li­schen Verbindlichkeit bei Christian Wolff und ihre Kritik durch Immanuel Kant”

- Jeong-Woo Park (Paris) : ”L’expé­rience comme ache­mi­ne­ment vers la liberté“

- Stefanie Buchenau (Paris) : „Psychologie und Moral : zu Wolffs Begriff des Vernunftähnlichen”

Jour 3 :

- Jean-Paul Paccioni (CERPHI, Lyon) : „Wolff est-il „ le vrai fon­da­teur de la psy­cho­lo­gie ration­nelle” ?”

- Wolf Feuerhahn (CERPHI, Lyon) : „Die Wolffsche Grundlegung der wis­sen­schaft­li­chen Psychologie”

- Jacques Croizer (CERPHI, Lyon) : „Die Anfänge der wis­sen­schaft­li­chen und quan­ti­ta­ti­ven Psychologie”

Compte rendu de la réunion du 11 Mai 2002

Jean-Marc Rohrbasser : Wolff et les preu­ves a pos­te­riori de l’exis­tence de Dieu Trois textes essen­tiels sur la ques­tion : la Deutsche Teleologie (1723), un opus­cule latin de methodo exis­ten­tiam Dei demons­trare (1730) et la Theologia natu­ra­lis (1736/37). Le pré­sent exposé se concen­trera sur les deux pre­miers.

La Deutsche Teleologie sou­li­gne com­bien le but de l’homme est d’admi­rer Dieu et que Dieu n’atteint son des­sein qu’à tra­vers l’homme vivant. L’inter­ve­nant sou­li­gne les dif­fi­cultés posées par l’arti­cu­la­tion entre la téléo­lo­gie phy­si­que et la théo­lo­gie révé­lée sur des pro­blè­mes cen­traux comme ceux de la résur­rec­tion des corps. L’objec­tif de l’opus­cule de 1730 est dif­fé­rent. Il s’agit de prou­ver l’exis­tence de Dieu à partir de l’ordre de la nature. Or dans ce texte Wolff part d’une preuve de la contin­gence de l’ordre de la nature et répond ainsi à ses adver­sai­res de Halle qui l’accu­saient de défen­dre un néces­si­ta­risme absolu. Il se démar­que par là même du spi­no­zisme. Pour conclure, Jean-Marc Rohrbasser sou­li­gne que si Wolff est, en 1723, phy­sico-théo­lo­gien à la manière de ce que sera plus tard le Spectacle de la nature de Pluche (1732-1743, 9 vol.), en 1730, on ne trouve plus de preuve phy­sico-théo­lo­gi­que au sens strict. L’hypo­thèse pro­po­sée consiste à mon­trer qu’il y renonce pour répon­dre aux contro­ver­ses, dont il est la cible. Wolff déve­loppe alors une méthode mathé­ma­ti­que pour répon­dre à ses adver­sai­res.

Compte rendu de la réu­nion du 1er Juin 2002 :

Etablissement du pro­gramme de tra­vail pour l’année 2002-2003 centré entre autres sur l’achè­ve­ment de la tra­duc­tion du Discursus Praeliminaris.

Programme 2002-2003

- 5 Octobre 2002 : Stefanie Buchenau : « Wolff : du style phi­lo­so­phi­que ou logi­que et rhé­to­ri­que »

- 9 Novembre 2002 : Jean-François Goubet : « Mathématiques et méthode mathé­ma­ti­que chez Wolff »

- 7 Décembre 2002 : Jeongwoo Park : « Trado et consue­tudo : trans­mis­sion et cou­tume »

- 11 Janvier 2003 : Thierry Arnaud : « La phi­lo­so­phie pra­ti­que de Wolff dans le Discursus Praeliminaris »

- 1er Février 2003 : Wolf Feuerhahn : « La psy­cho­mé­trie au XVIIIe siècle : entre méta­phy­si­que, mathé­ma­ti­ques, opti­que et phy­sio­lo­gie »

- 1er Mars 2003 : Séance de tra­vail sur le Discursus Praeliminaris en vue de son édition en langue fran­çaise.

- 29 Mars 2003 : Séance de tra­vail sur le Discursus Praeliminaris en vue de son édition en langue fran­çaise.

- 3 Mai 2003 : Jean-Paul Paccioni : « L’argu­ment onto­lo­gi­que et la pri­mauté de la preuve a pos­te­riori dans l’œuvre de Wolff »

- 7 Juin 2003 : Stefanie Buchenau : « L’éclairage wolf­fien sur la nais­sance de l’esthé­ti­que : Erfindungskunst und Dichtkunst »

Calendrier des réu­nions (2003-2004)

4 Octobre 2003 : Réunion de ren­trée. Harmonisation de l’index du Discursus Praeliminaris.

8 Novembre 2003 : Jeongwoo Park : « L’inter­pré­ta­tion décons­truc­trice de l’habi­tus chez Spinoza »

13 Décembre 2003 : Stefanie Buchenau : « Ars fin­gendi, Dichtkunst et Poesie »

10 Janvier 2004 : Jean-François Goubet : « Logique et mathé­ma­ti­ques dans l’œuvre de Wolff »

7 Février 2004 : Jean-Marc Rohrbasser & Jacques Veron : « Lambert : un phi­lo­so­phe à l’écoute de la popu­la­tion »

13 Mars 2004 : Wolf Feuerhahn : « La nais­sance de la psy­cho­lo­gie scien­ti­fi­que à Halle » Anne-Lise Rey : « La dif­fu­sion de la dyna­mi­que leib­ni­zienne dans l’œuvre de Wolff »

8 Mai 2004 : Jean-Paul Paccioni : « Wolff fut-il le tra­duc­teur de la Monadologie en latin ? »

12 Juin 2004 : Thierry Arnaud : « La notion de ‘concept’ : de Wolff au Kant pré­cri­ti­que » Lieu et horaire des réu­nions :

Les réu­nions ont lieu un samedi par mois (les dates pré­ci­ses sont indi­quées plus haut dans le calen­drier des réu­nions de l’année uni­ver­si­taire) à 14 h dans la salle vidéo de la Maison Heinrich Heine – Fondation de l’Allemagne. Cité Internationale Universitaire de Paris. 27c, Boulevard Jourdan, 75014 Paris. Téléphone : 01 44 16 13 00. Télécopie : 01 44 16 13 01. Site inter­net : http://www.maison-hein­rich-heine.org

Participants au groupe de recher­che

Thierry Arnaud : aris­tark@­wa­na­doo.fr

Stefanie Buchenau : sbu­ch24283@aol.com Wolf Feuerhahn : wolff104@­hot­mail.com Jean-François Goubet : jfgou­bet@­wa­na­doo.fr Elsa Jaubert : elsa.jau­bert@­wa­na­doo.fr Jean-Paul Paccioni : pac­cio­ni­jean-paul@­club-inter­net.fr

Jeongwoo Park : jeong­woo@­noos.fr Anne-Lise Rey : anne­li­se­rey@­post.club-inter­net.fr Jean-Marc Rohrbasser : jean-marc.rohr­bas­ser@­wa­na­doo.fr

Prépublications et publi­ca­tions

Prépublications et Publications col­lec­ti­ves : Prépublications col­lec­ti­ves

Quatre DATA (Documents Archives de Travail et Arguments du CERPHI)

Les arti­cles sou­li­gnés peu­vent être lus en ligne.

- Février 1999 : DATA n° 27 consa­cré à « la récep­tion alle­mande du clas­si­cisme au XVIIIe siècle » Sommaire :

Jean-François Goubet : « Métaphysique et esthé­ti­que en Allemagne au XVIIIe siècle »

André Charrak : « La « démons­tra­tion » de l’har­mo­nie préé­ta­blie : une intro­duc­tion à la Metaphysica de Baumgarten »

Thierry Arnaud et Wolf Feuerhahn : « Un post-wolf­fien anti-wolf­fien : Christian August Crusius »

Christian August Crusius : pré­face à la pre­mière édition de l’Esquisse des véri­tés de raison néces­sai­res en ce qu’elles sont oppo­sées aux véri­tés de raison contin­gen­tes (1745) [tra­duc­tion par Thierry Arnaud et Wolf Feuerhahn]

Georg Friedrich Meier : Prémisses de toutes les belles scien­ces (1754)

J. N. Tetens : De quel­ques rai­sons pour les­quel­les si peu de véri­tés sont arrê­tées en méta­phy­si­que (1760)

Moses Mendelssohn : Traité sur l’évidence dans les scien­ces méta­phy­si­ques (1763)

Thierry Arnaud et Wolf Feuerhahn : Bibliographie.

- Janvier 2000 : DATA n° 31 consa­cré à « Christian Wolff, 1re partie ». Sommaire : Jean-François Goubet : Présentation

Stefanie Buchenau et Anne-Lise Rey : pré­sen­ta­tion et tra­duc­tion de Christian Wolff, Philosophia Practica uni­ver­sa­lis, mathe­ma­tica methodo cons­cripta (1703), pro­lo­gue et cha­pi­tre I.

Thierry Arnaud, Wolf Feuerhahn, Jean-François Goubet, Jean-Paul Paccioni : projet de tra­duc­tion des Vernünftige Gedanken von Gott, der Welt, und der Seele des Menschen, auch allen Dingen überhaupt ou Métaphysique alle­mande (1719) de Christian Wolff

Thierry Arnaud, Wolf Feuerhahn, Jean-François Goubet, Jean-Paul Paccioni : projet d’un volume inti­tulé : « Christian Wolff. De l’esprit sys­té­ma­ti­que », cons­ti­tué autour de a tra­duc­tion du De dif­fe­ren­tia intel­lec­tus sys­te­ma­tici & non sys­te­ma­tici (1729) de Christian Wolff

- Février 2000 : DATA n° 32 consa­cré à « Christian Wolff, 2e partie ». Sommaire :

Emmanuelle Desroches : « La notion de per­fec­tion, clef de la morale de Wolff »

Jacques Croizer : « L’héri­tage de Leibniz et de Wolff au XIXè siècle : Johannes Herbart : du mona­disme à l’ato­misme logi­que »

- Mai 2001 : DATA n° 42 consa­cré à « L’héri­tage de Wolff ». Sommaire :

Jean-François Goubet : Présentation

Jeongwoo Park : « Habitus, dis­po­si­tio et consue­tudo »

Jean-Marc Rohrbasser : « Christian Wolff et la phi­lo­so­phie pra­ti­que des Chinois »

Jacques Croizer : « La nais­sance de la notion de cen­tres de force : les éléments de Wolff dans l’his­toire de la phy­si­que »

Anne-Lise Rey : « La notion de force dans la défi­ni­tion de la sub­stance cor­po­relle : un exem­ple de dif­fu­sion de la Dynamique, à tra­vers la cor­res­pon­dance entre Leibniz et Wolff »

Publications col­lec­ti­ves Archives de phi­lo­so­phie : « Wolff et la méta­phy­si­que » (jan­vier-mars 2002, t. 65, cahier 1).

- Jean-Marie Lardic : Présentation (pp. 5-6)

- Pierre-François Moreau : « Wolff et Goclenius » (pp. 7-14)

- Jean-Marie Lardic : « Hegel et la méta­phy­si­que wolf­fienne » (pp. 15-34)

- Thierry Arnaud : « Le cri­tère du méta­phy­si­que chez Wolff  » (pp. 35-46)

- Wolf Feuerhahn : « Comment la psy­cho­lo­gie empi­ri­que est-elle née ?  » (pp. 47-64)

- Jean-Paul Paccioni : « L’apti­tude à exis­ter et la méta­phy­si­que wolf­fienne » (pp. 65-80)

- Jean-François Goubet : « Fondement, prin­ci­pes et uti­lité de la connais­sance. Sur la notion wolf­fienne de sys­tème » (pp. 81-104)

- Jacques Croizer : « "Nihil est sine ratione suf­fi­ciente cur potius sit quam non sit". Le prin­cipe de raison suf­fi­sante et son appli­ca­tion dans les Elementa Mechanica de Wolff » (pp. 105-132)

- Stefanie Buchenau : « La connais­sance des prin­ci­pes moraux chez Christian Wolff » (pp. 133-149)

Revue Germanique Internationale : « Trieb : ten­dance, ins­tinct, pul­sion » (n° 18/2002, Puf) :

Actes du col­lo­que « Trieb : ten­dance, ins­tinct, pul­sion. Histoire d’un concept (1789-1830) » sous la Direction de Madame le Professeur Myriam Bienenstock incluant des arti­cles de :

- Stefanie Buchenau : « Trieb, Antrieb, Triebfeder dans la phi­lo­so­phie morale pré­kan­tienne » (pp. 11-24)

- Jean-Paul Paccioni : « Le terme Trieb et l’homme comme fin der­nière et ultime » (pp. 25-44)

- Jean-François Goubet : « L’impé­ra­tif caté­go­ri­que fich­téen comme ten­dance et déci­sion » (pp. 161-176)

Revue phi­lo­so­phi­que de la France et de l’étranger : «  Christian Wolff » (n° 3/ juillet 2003).

- Jean-François Goubet : « Présentation : Psychologie et méta­phy­si­que. Autour de Christian Wolff » (pp. 275-277)

- Wolf Feuerhahn : « Entre méta­phy­si­que, mathé­ma­ti­ques, opti­que et phy­sio­lo­gie : la psy­cho­mé­trie au XVIIIe siècle :  » (pp. 279-292)

- Faustino Fabbianelli : « Leibniz, Budde et Wolff. Trois modè­les de théo­di­cée » (pp. 293-306)

- Jean-Paul Paccioni : « Wolff, l’expé­rience et la raison non pure » (pp. 307-322)

- Thierry Arnaud : « Dans quelle mesure l’Ontologie est-elle fon­da­men­tale dans la Métaphysique alle­mande de Wolff ? » (pp. 323-336)

- Jean-François Goubet : « Force et facultés de l’âme dans la Métaphysique alle­mande de Wolff » (pp. 337-350)

- Oliver-Pierre Rudolph : « Mémoire, réflexion et cons­cience chez Christian Wolff » (pp. 351-360) Die Psychologie Christian Wolffs Systematische und his­to­ri­sche Untersuchungen Herausgegeben von Oliver-Pïerre Rudolph und Jean-François Goubet Ca. 250 Seiten, 2004 Max Niemeyer Verlag, série : "Hallesche Beiträge zur Europäischen Aufklärung". Publication des actes du col­lo­que orga­nisé en Avril 2002 à Halle/Saale par Interdisziplinäres Zentrum für die Erforschung der Europäischen Aufklärung.

- J.-F. Goubet/O.-P. Rudolph, Einleitung : Die Psychologie Christian Wolffs. Systematische und his­to­ri­sche Untersuchungen

- W. Euler : Bewusstsein, Seele, Geist. Untersuchungen zur Transformation des Cartesischen « Cogito » in der Psychologie Christian Wolffs

- J.-F. Goubet : In wel­chem Sinne ist die Wolffsche Psychologie als fun­da­ment zu vers­te­hen ? Zum ver­meint­li­chen Zirkel zwi­schen psy­cho­lo­gie und Logik in der Anordnung der phi­lo­so­phi­schen Disziplinen

- T. Arnaud : Où com­mence la Métaphysique alle­mande de Christian Wolff ?

-J.-P. Paccioni : Wolff est-il « le vrai inven­teur de la psy­cho­lo­gie ration­nelle » ? L’expé­rience, l’exis­tence actuelle et la ratio­na­lité dans le projet wolf­fien de psy­cho­lo­gie.

- A.-L. Rey : Ontologie et Psychologie dans la pensée de Christian Wolff : la raison de l’actua­li­sa­tion.

- J. Park : Erfahrung, Habitus und Freiheit. Christian Wolffs Neubestimmung des Habitusbegriffs in der ratio­na­lis­ti­schen Tradition.

- D. Hüning : Christian Wolffs Begriff der natür­li­chen Verbindlichkeit als Bindeglied zwi­schen Psychologie und Moralphilosophie.

- A. Thomas : Christian Wolffs Lehre von der mora­li­schen Verbindlichkeit und ihre Kritik durch Immanuel Kant.

- S. Buchenau : Sinnlichkeit als Erkenntnisvermögen. Zum Begriff des Vernunftähnlichen in der Psychologie Christian Wolffs.

- G. Stiening : « Partes Metaphysicae sunt duae : Deus & Mentes.  » Anmerkungen zur Entstehung und Entwicklung der Psychologie als Metaphysica Specialis zwi­schen Rudolph Goclenius und Christian Wolff.

- W. Feuerhahn : Die Wolffsche Psychometrie.

- O.-P. Rudolph : Die Psychologie Christian Wolffs und die scho­las­ti­sche Tradition.

Publications à titre indi­vi­duel :

- Thierry Arnaud « Retour de spec­tre », in. Philosophie, Philosophie, n° 4, 1993.

- Wolf Feuerhahn « A Theologian’s List and an Anthropologist’s Prose : Michaelis, Niebuhr, and the Expedition to Felix Arabia », in. Little Tools of Knowledge. Historical Essays on Academic and Bureaucratic Practices, edited by Peter Becker and William Clark, Ann Arbor, The University of Michigan Press, 2001.

- Jean-François Goubet tra­duc­tion, pré­sen­ta­tion, dos­sier et notes de Johann Gottlieb Fichte Revendication de la liberté de penser, le livre de poche, clas­si­ques de phi­lo­so­phie, 2003. ---- Fichte et la phi­lo­so­phie trans­cen­dan­tale comme science. Etude sur la nais­sance de la pre­mière Doctrine de la Science (1793-1796), éditions L’Harmattan, col­lec­tion : la phi­lo­so­phie en commun, 2002. ---- Dans quelle mesure la phi­lo­so­phie est pra­ti­que. Fichte, Hegel. Textes réunis par Myriam Bienenstock et Michèle Crampe-Casnabet avec la col­la­bo­ra­tion de Jean-François Goubet, ENS Editions, 2000. ---- Le prin­cipe de cons­cience : tra­duc­tion iné­dite de l’alle­mand, notes et pré­sen­ta­tion de Karl Leonhard Reinhold Nouvelles pré­sen­ta­tion des Moments prin­ci­paux de la Philosophie élémentaire (1790), pré­face de Myriam Bienenstock, édition L’Harmattan, col­lec­tion « Traduire la phi­lo­so­phie », 1999. ---- « Aufklärung et his­toire prag­ma­ti­que de l’esprit humain dans la pre­mière phi­lo­so­phie de Fichte », in. La phi­lo­so­phie de l’his­toire : héri­tage des Lumières dans l’idéa­lisme alle­mand ?, dir. M. Bienenstock, Tours, Université François Rabelais, 1999, pp. 79-95. ---- Fichte et la phi­lo­so­phie trans­cen­dan­tale comme science. Etude sur la nais­sance de la pre­mière Doctrine de la Science (1793-1796), sou­te­nue en décem­bre 2000 à l’Université François Rabelais de Tours sous la Direction de Madame le Professeur Myriam Bienenstock.

- Jean-Paul Paccioni La pré­sen­ta­tion du trans­cen­dan­tal. Thèse de doc­to­rat sou­te­nue en décem­bre 1997 à l’Université Aix-Marseille 1 sous la Direction de Monsieur le Professeur Gérard Lebrun. ---- « Dieu dans le miroir. Leibniz, Wolff et l’actua­li­sa­tion du monde », in Etudes phi­lo­so­phi­ques, n°3/2003, pp. 371-387. ---- « Wolff et la cons­ti­tu­tion d’une science psy­cho­lo­gi­que » paru aux Editions uni­ver­si­tai­res de Dijon (Annales doc­to­ra­les). ---- « Du droit de vie et de mort, liberté et appro­pria­tion de soi dans la poli­ti­que de Rousseau », in. Les Etudes phi­lo­so­phi­ques, juillet-sep­tem­bre 1993, n°3.

- Jean-Marc Rohrbasser Dieu, l’ordre et le nombre. Théologie phy­si­que et dénom­bre­ments au XVIIIe siècle, Paris, Puf, « Philosophies », 2001, 128 p. ---- tra­duc­tion et anno­ta­tion de : J. P. Süssmilch L’Ordre divin dans les chan­ge­ments de l’espèce humaine, démon­tré par la nais­sance, la mort et la pro­pa­ga­tion de celle-ci. Texte inté­gral de l’édition de 1741. Paris, INED, 1998. CXXIV-358-cxxiv p. ---- et J. Veron Leibniz et les rai­son­ne­ments sur la vie humaine. Paris, INED, « Classiques de l’économie et de la popu­la­tion  », 2001, 134 p. ---- « Comment un théo­lo­gien devient démo­gra­phe », in. Population, n° 4-5, juillet-octo­bre 1996, pp. 979-1004. ---- « Un pas­teur actuaire ? Ordre de la mor­ta­lité, durée de la vie et rentes via­gè­res dans L’Ordre Divin de Johann Peter Süssmilch », in. Revue de syn­thèse, 4è série, n° 4, octo­bre-décem­bre 1997, pp. 385-417. ---- ”Diversités démo­gra­phi­ques et ter­ri­toi­res dans L’ordre divin de J.P. Süssmilch », Régimes démo­gra­phi­ques et ter­ri­toi­res : les fron­tiè­res en ques­tion, Colloque inter­na­tio­nal de La Rochelle, 22-26 sep­tem­bre 1998, AIDELF, n°9, Paris, PUF, 2000, pp. 329-342. ---- « William Petty (1623-1687) et le calcul du dou­ble­ment de la popu­la­tion  », Population, n° 4-5, 1999, pp. 693-706. ---- et J. Veron « Leibniz et la mor­ta­lité. Mesure des «  appa­ren­ces » et calcul de la vie moyenne », in. Population, n° 1-2, 1998, pp. 29-44. ---- et J. Veron « Les frères Huygens et le « calcul des âges » : l’argu­ment du pari équitable », in. Population, n° 6, 1999, pp. 993-1011. ---- et I. Attane « De la mul­ti­tude de la Chine : per­cep­tions euro­péen­nes d’un empire au Siècle des Lumières », Annales de Démographie his­to­ri­que, n° 2, 2000, pp. 177-200. ---- L’arith­mé­ti­que de la pro­vi­dence. Johann Peter Süssmilch (1707-1767) : démo­gra­phie et phy­sico-théo­lo­gie. Thèse de doc­to­rat de l’EHESS en his­toire des scien­ces sou­te­nue en 1997 sous la Direction de Monsieur le Professeur Ernest Coumet.

Colloques à venir

Tous les mem­bres du groupe par­ti­ci­pent au 1er Congrès Christian Wolff  : « Christian Wolff und die europäi­sche Aufklärung » qui aura lieu du 4 au 9 Avril 2004 à Halle/Saale. Ce congrès est orga­nisé par la Martin-Luther-Universität Halle-Wittenberg et le Interdisziplinäres Zentrum für die Erforschung der Europäischen Aufklärung.

Le pro­gramme peut être consulté à l’adresse infor­ma­ti­que sui­vante :

http://www.izea.uni-halle.de/verans...

Projets de publi­ca­tions

Traduction en fran­çais du Discursus Praeliminaris de Christian Wolff sous la Direction de Monsieur le Professeur Pierre-François Moreau.

Traduction en fran­çais de la Deutsche Metaphysik de Christian Wolff par Thierry Arnaud, Wolf Feuerhahn, Jean-François Goubet et Jean-Paul Paccioni.

Ouvrage en pré­pa­ra­tion : La nais­sance de l’esthé­ti­que phi­lo­so­phi­que en Allemagne au XVIIIe siècle Sous la Direction de Monsieur le Professeur Gérard Raulet et de Jean-François Goubet. Participants : Stefanie Buchenau, Anne Chalard, Elsa Jaubert, Annie Lamblin, Jeongwoo Park, Pascal Pichot, Anne-Lise Rey.