Au sein du CERPHI, un groupe de recherche travaille sur l’édition critique des œuvres complètes de Gabriel Naudé, réhabilité en son temps par René Pintard, et classé alors parmi les « libertins érudits ». Secrétaire et bibliothécaire des cardinaux Bagni et Mazarin, on lui doit la création de la bibliothèque Mazarine. Il a par ailleurs laissé une œuvre abondante et originale. L’équipe éditoriale réunit une quarantaine de chercheurs, et dans son souci de prendre en compte tous les aspects de l’œuvre de Naudé, elle fédère des historiens, des littéraires, des bibliographes, des philosophes et des philologues. L’édition complète paraît aux éditions Classiques Garnier (Paris), dans une collection dirigée par Pierre-François Moreau. L’ensemble comportera une vingtaine de volumes environ et figurera dans les bases électroniques de Classiques Garnier.
Les textes originaux sont accompagnés des outils critiques indispensables ainsi que des divers documents rares susceptibles de les éclairer, et d’illustrer le vaste domaine d’activité de Naudé, qui s’étend à de nombreuses disciplines. Il s’agit en effet de cerner les diverses dimensions de chaque œuvre avec précision : réseaux intellectuels, contextes de la recherche et de la rédaction, mécènes, imprimeurs, réception, etc. Cette perspective de la transmission et des relations érudites est particulièrement importante pour cet auteur qui fut en contact permanent avec de nombreux personnages, d’autant que cette édition entend dépasser l’œuvre et le rôle du seul Naudé. Les contraintes matérielles de son époque obligent les savants à constituer des réseaux de correspondances et d’amitiés, et l’activité intellectuelle de Naudé fournit un excellent exemple de cette nécessité. L’intensité de ses échanges avec le monde intellectuel se lit non seulement dans son œuvre, mais dans tous ces textes et ces pratiques qui l’environnent : dédicaces, ex-dono, etc. Rappelons ses échanges avec Gassendi, Mersenne, les frères Dupuy, Peiresc, La Mothe le Vayer, Jacques Gaffarel, avec les érudits et philosophes d’Italie (Cesare Cremonini, Leone Allacci, Fortunio Liceti, Giovanni Battista Doni, Paolo Zacchia, Scipione Chiaramonti, Jean-Jacques Bouchard), ou avec le milieu médical parisien (René Moreau, Jacques Mentel, Guy Patin). Les Epigrammata publiées en 1641, le Gabrielis Naudaei Tumulus édité par Louis Jacob 1659 témoignent de l’importance de ce réseau de connaissances. Le but est autant d’éditer les textes de Naudé, que d’éclairer le milieu très riche dans lequel il évolue.
Lorenzo Bianchi (Istituto universitario orientale de Naples), Domenico Bosco (Universités de Milan), Claudio Buccolini (La Sapienza, Rome), Emmanuel Bury (Université de Versailles), Caroline Callard (Université Paris-Sorbonne), Jean-Pierre Cavaillé (EHESS), Jean Céard (Université Paris-Ouest), Thomas Cerbu (University of Georgia, U.S.A.), Françoise Charles-Daubert (Cerphi), Isabelle de Conihout (Bibliothèque Mazarine), Giorgia Costanzo (Università di Catania), Jean-Charles Darmon (Université de Versailles), Jérôme Delatour (Bibliothèque de l’INHA), Germana Ernst (Université de Rome III), François Fabre, Marta Fattori (La Sapienza, Rome), Federica Favino (Villa I Tatti, Florence), Giuliano Ferretti (Université de Grenoble), Frédéric Gabriel (Cerphi), Sébastien Galland (Cerphi), Stéphane Garcia (Genève), Cédric Giraud (Université Nancy II), Richard Hodgson (University of British Columbia, Vancouver), Pascale Hummel (INRP), Laure Jestaz, Christian Jouhaud (EHESS), Didier Kahn (CNRS), Stavroula Keffalonitis (Université de Saint-Étienne), Michel-Pierre Lerner (CNRS), Filippo del Lucchese (Londres), Andrea Martignoni (Université de Paris-Sorbonne), Pierre-François Moreau (Cerphi, ENS Lyon), Isabelle Moreau (University College, London), Alain Mothu (CNRS), Colette Nativel (Paris I Sorbonne), Claudine Nédélec (Université d’Arras), Henk Nellen (Institut Grotius, Pays-Bas), Fabienne Queyroux (Bibliothèque de l’Institut de France), Gianni Paganini (Université de Vercelli), Marco Penzi (EHESS) Katharina Natalia Piechocki (New York University), Elena Rapetti (Université de Milan), Michèle Rosellini (ENS Lyon), Anna- Lisa Schino (Istituto della Encyclopedia Italiana), Éléonore Serdeczny (EHESS), Francesco Solinas (Collège de France), Hartmut Stenzel (Université de Giessen, Allemagne), Sylvie Taussig (CNRS), Françoise Waquet (CNRS), Philip Wolfe (Allegheny College, USA).