Une première réunion a déjà eu lieu le 30/04/98, avec deux interventions, l’une fournissant un aperçu introductif sur la postérité d’A. G. Baumgarten et de G. F. Meier, l’autre insistant sur l’originalité de Baumgarten par rapport à Wolff sur le thème de l’étendue du principe de raison suffisante. Le 09/06/98 a été organisée une deuxième séance, qui a vu une présentation de l’introduction des Anfangsgründe aller schönen Wissenschaften de Meier.
Les objectifs présents du groupe concernant le travail à court terme et sa finalité ont été réaffirmés. Il s’agira dans un premier temps de joindre aux textes originaux déjà rassemblés d’autres textes majeurs (de Wolff, Tetens...), puis de procéder à des traductions de textes courts en vue d’une publication D.A.T.A. en janvier 1999. Cette publication devrait offrir une base de travail pour les réunions à venir, et présenter l’amorce du chantier principal : la traduction et l’annotation de la Metaphysica d’A. G. Baumgarten ainsi que de son pendant allemand, la Metaphysik de G. F. Meier. Le groupe sur la réception allemande du classicisme tient à ce propos à rappeler que toutes les personnes désireuses de collaborer à ce projet éditorial sont les bienvenues. Conformément à la vocation du groupe, la suite de l’activité consistera à travailler sur les réceptions de Baumgarten, qu’elles concernent la philosophie première ou l’esthétique théorique. A ce sujet, des contributions portant sur Herder, Lambert, Mendelssohn ou Kant ont déjà été engagées. D’autres enquêtes sur les débats suscités par Baumgarten et Meier sont envisageables. Une journée d’études devrait avoir lieu à Fontenay en 1999/2000, qui serait le lieu où communiquer les recherches effectuées et convier des spécialistes du domaine exploité.
L’article de H.-E. Bödeker intitulé Von der "Magd der Theologie" zur "Leitwissenschaft", Vorüberlegungen zu einer Geschichte der Philosophie des 18. Jahrhunderts, paru dans Das achtzente Jahrhundert, Wolfenbüttel, cahier 1, 1990, nous a servi de point d’appui à la discussion de ce jour.
Cet article traitait :
Des déficits de l’histoire de la philosophie, centrée surtout sur les "grands auteurs", ainsi que trop portée sur la systématisation et l’analyse immanente.
De la définition de la philosophie de Thomasius à Kant, en passant par C. Wolff, et de la réforme de l’université qu’impliquait cette redéfinition.
Des institutions philosophiques au XVIIIe : universités (facultés des arts/facultés supérieures), académies. De la possibilité également d’être un "amateur", un penseur hors-institution (comme l’étaient nombre de philosophes populaires, ou le grand Leibniz lui-même).
Des études philosophiques, et de leur évolution, à l’époque : durée du cursus, manuels utilisés, exercices scolaires (déclin progressif des dictées et des disputes)...
Des systèmes de communication de la philosophie : les livres et leur diffusion, les revues de recensions, les premières revues philosophiques spécialisées, et la publication des prix décernés par les académies.
Du profil social des philosophes (origine sociale, statut social en tant que professeur de philosophie, cumul des charges de cours), ainsi que de la situation des étudiants (origine, inscription dans les facultés, nombre absolu et proportion dans la population globale).
Ces quelques points n’entendent pas tant restituer toute la matière d’une contribution, au demeurant extrêmement riche, que souligner la nécessité de prendre en compte l’inscription de la philosophie dans une réalité historique, sociale et culturelle. Si la philosophie est devenue une discipline - et une discipline majeure - dans l’Université classique allemande du XIXe, c’est, comme nous le rappelle H.-E. Bödeker, en émergeant peu à peu en tant que réalité sociale indépendante, en créant ses propres revues, en rompant difficilement avec son rôle ancillaire ou en diffusant - paradoxalement - sa présence hors de l’institution, c’est-à-dire en devenant aussi en partie populaire.
C’est avec plaisir que nous avons accueilli en notre sein de nouveaux membres, dont la compétence n’a d’égale que la volonté de participer à un projet commun. Forts de cet apport nouveau, nous avons envisagé la suite de l’activité du groupe pour l’année 1999. Le volume D.A.T.A. de janvier 1999 aura pour titre : Métaphysique et esthétique (en Allemagne, vers 1760). Il s’agira bien sûr plus précisément de se consacrer aux grands auteurs du siècle, Wolff, Crusius, Meier ou Baumgarten, comme à des contributions plus précises sur l’époque mentionnée, comme celle d’un Mendelssohn, d’un Tetens ou d’un Lambert.
Le volume sera composé d’éléments d’articles ainsi que d’extraits de traductions. L’ordre de présentation retenu sera chronologique, tant afin de ne faciliter une vue d’ensemble que de ne pas séparer arbitrairement les deux notions, essentiellement unies. Le terme de l’entreprise est le suivant : disposer d’un document de travail interne, qui serve de base d’élaboration à une problématique commune, ou tout au moins de recueil où pourront s’inscrire des contributions relatives au même domaine. Une journée d’études sur le sujet a été envisagée pour la rentrée 1999. Afin de procurer un réel confort d’écoute et de faciliter la discussion, il a été décidé que les interventions seraient doublées d’un support papier contenant le plan, le résumé ou l’ensemble du travail. Nous souhaitons maintenir en effet une ambiance de travail et d’échange.