Groupe de travail « Philosophie française »


L’EPREUVE DE SOI
Claire Marin (dir.)
Armand Colin, 2003


SOMMAIRE

INTRODUCTION

CHAPITRE 1 : L’exercice spirituel
L’expérience intérieure de Saint Augustin à Bataille
Les grandes épreuves de l’esprit
- L’éloge de « l’être raté » par Michaux
- La folie comme pratique de soi ? Dans la nef des fous
Conduire la conduite des autres
- Se bien conduire : la direction de conscience selon les Stoïciens
- La cité et l’âme du prince comme lieu de la vérité : l’enjeu de la politique de Marc-Aurèle à Hobbes

CHAPITRE 2
: L’existence théâtralisée
« Sculpte ta propre statue » : la puissance de construction de soi
Les vies d’exception
- Le dandysme ou l’esthétisation de l’existence
- L’engagement : du politique à l’ontologique selon Heidegger et Sartre
Vivre, en vérité : la tentative radicale des Cyniques
L’expérience de la crise : l’angoisse, la nausée ou l’insomnie

CHAPITRE 3 : Les métamorphoses du corps
Mourir ou l’expérience de la déliaison selon Montaigne
Le corps souffrant : l’épreuve de la maladie, de Nietzsche à Canguilhem
Le corps paré : peintures, tatouages et scarifications

EN GUISE DE CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

INDEX DES AUTEURS


Quatrième de couverture


L’actuel regain d’intérêt pour la philosophie témoigne de l’attente la plus légitime qui soit, eu égard aux prétentions traditionnelles et à l’aura de cette discipline, mais également la plus difficile à satisfaire : qu’elle mène celui qui épouse ses chemins à une véritable ré-appropriation de sa propre existence, à une re-création personnelle.
Impossible ici de se satisfaire d’un horizon de consolations aimables et de recettes de prospérité, non plus que de vertiges théorisants ou d’érudition monomaniaque. Face à un monde qui semble avoir d’avance consumé nos élans et consommé nos révoltes, les postures et commodités ne sont plus de mise. Un retour d’authenticité s’impose à l’engagement philosophique lui-même. En fait, la mise à l’épreuve de soi est passage obligé, dès lors que de mort de Dieu en chute des idoles de remplacement, nul ne peut plus prétendre faire surgir la valeur irréductible de l’humain d’ailleurs que de l’homme….
D’où la pertinence et l’attrait de l’exploration ici proposée des voies traditionnelles et ressorts nouveaux d’une maïeutique propre à faire naître l’homme à lui-même, à travers la mise à nu et le retrait de tous les masques que nous imposent la vie en société et le respect de ses codes. Poussant au déracinement du moi comme à une étape nécessaire au dévoilement de notre vérité, les auteurs de cet essai s’inscrivent dans la lointaine filiation de ces philosophes de l’Antiquité (Stoïciens, Cyniques) qui vivaient leur philosophie comme un travail sur soi, voire une ascèse, et dans le prolongement de tout ce pan de la pensée contemporaine qui, avec Foucault notamment, s’est employé à armer la philosophie d’un pouvoir maximal de transformation croisée de celui qui s’y adonne et du social qui l’environne.

Cet ouvrage est issu d’une recherche collective de professeurs agrégés de philosophie, anciens auditeurs ou élèves de l’Ecole Normale Supérieure de Fontenay Saint-Cloud : Mathias GOY, Antoine KERINVEL, Stéphane LEGRAND (Université de Lille), Claire MARIN (Université de Nice) et Cécile NICCO (Université de Paris-IV Sorbonne).