I.
Lo stato
Nous entendons repartir d'une analyse des occurrences du
terme dans le Prince et vérifier si l'hypothèse
que nous faisons fonctionner pour l'ensemble de la terminologie
politique machiavélienne donne des résultats
dans le cas d'espèce : nous pensons en effet qu'il
faut partir de la tension entre éclatement et diversité
des sens et tendance à la théorisation en
l'acceptant en tant que telle comme productrice de sens.
La réitération du même terme pourrait
en effet faire sens en tant qu'elle serait précisément
une tentative pour définir sous divers points de
vue, sous divers angle l'objet nouveau qu'il s'agit de décrire,
de comprendre et, plus encore sans doute de faire fonctionner.
On retrouve dans cette posture de l'auteur, à la
fois, la métaphore du peintre qui doit occuper une
place extérieure à l'objet qu'il veut décrire
(lettre de dédicace) et la volonté d'agir,
de comprendre pour agir, qui est à l'origine de cette
description. Le simple fait que stato apparaisse
116 fois dans le Prince (22 fois au pluriel, 94 au
singulier) nous paraît un indice -- seul principe
est employé plus fréquemment (218 occurrences)
-- dont il faut tenir compte (et qu'à tout le moins
il ne faut pas cacher dans une traduction en choisissant
de le rendre par quatre ou cinq mots différents,
choix qui évidemment dépend du bon vouloir
du traducteur exégète et varient d'une traduction
à l'autre ; comme d'ailleurs varient, d'un commentateur
à l'autre, les sens attribués dans tel ou
tel contexte).
Il
ne s'agit pas pour nous de donner un seul sens théorique
au terme, ni pour autant d'accepter l'idée d'une
incohérence que démontrerait la fragmentation
des sens de stato -- telle qu'est est exprimée
dans l'une des plus récentes traductions françaises
du Prince, où l'on peut lire que "chez Machiavel,
stato désigne soit la politique en général,
soit le pouvoir, soit le régime, soit le territoire,
soit enfin l'Etat". (Ch. Bec, Garnier, 1987, p. 47) ; les
autres traductions (Lévy, Luciani) entérinent
d'ailleurs, par leur choix de traduire le terme différemment
selon les contextes, cet éclatement présumé
des sens du terme. Nous partons de l'idée que cette
récurrence fréquente fait sens et que la pluralité
des acceptions, bien loin de les exclure l'une de l'autre,
tend, sinon à définir, du moins à décrire
l'objet complexe stato.
La
première idée sur laquelle nous voudrions
insister c'est que lo stato renvoie à une
matérialité. C'est quelque chose qui a des
fondements, des fondations (fondamenti) et c'est précisément
à partir de ces fondements que l'on peut commencer
à interroger son sens. Dans le chapitre 12 [3], Machiavel
précise ce qu'il entend par là : "Les principaux
fondements [fondamenti] que doivent avoir [abbino]
tous les Etats, les vieux comme les nouveaux ou les mixtes,
sont les bonnes lois et les bonnes armes..." Il nous paraît
nécessaire de prendre pour bonne cette première
définition et de la rapprocher d'autres passages,
du Prince ou des Discours, où il utilise
les expressions fondamento dello stato ou fondare
lo stato. Dans le Prince, il y a cinq occurrences
de l'une ou l'autre de ces expressions (en comptant 12,3),
et toutes vont dans le même sens : ce qui permet de
fonder un stato, de lui donner ses fondements ce
sont d'une part les lois (plus largement : les modi e
ordini), d'autre part les armes. C'est en suivant cette
indication que nous allons tenter de décrire, à
notre tour, l'objet stato tel que, croyons-nous,
le voit et le décrit Machiavel : lo stato-force
armée et lo stato fondé sur des lois
(des modi et des ordini) qui est l'instance qui précisément
peut mettre en oeuvre lo stato-force armée.
1.
Lo stato : une force matérielle -- un territoire,
des hommes -- qui sert à faire la guerre
Un
passage des Discours II, 30 permet de comprendre
ce que Machiavel entend dire lorsqu'il parle des armes comme
fondements du stato : "il fondamento dello stato
suo [= de Rome] era il popolo di Roma, il nome latino,
le altre terre compagne in Italia e le loro colonie ; donde
ei traevano tanti soldati."
On
peut de là attribuer un premier sens à stato
: le territoire qui -- avec ses richesses matérielles
propres et ses habitants -- constitue une force matérielle
permettant de faire la guerre. A l'intérieur de cette
première classification, on peut parfois trouver
des formulations qui insistent sur le territoire -- quand
Machiavel précise par exemple (chap. 12) que les
papes hanno stati e sudditi -- sur les habitants
ou sur les armes. Reste néanmoins cette idée
d'une force matérielle que l'on peut acquérir
(acquistare), avoir (avere), tenir (tenere),
maintenir (mantenere), défendre (difendere),
sauver (salvare), occuper (occupare), perdre
(perdere) ou ôter (torre).
Cette
réalité matérielle que l'on possède
est certes le signe du pouvoir de celui -- ou ceux -- qui
la possède mais on ne voit pas la nécessité
qu'il y a à séparer des cas où perdere
lo stato ou salvare lo stato signifierait perdre
ou sauver/préserver son pouvoir et d'autres où
ces expressions désigneraient la perte ou la préservation
d'une entité matérielle [voir sur ce point
les exemples de Chabod sur les chap. 15, 20 et 24]. Nous
pensons que, chaque fois que Machiavel dit qu'un prince
a perdu son Etat ou qu'on le lui a ôté, il
pense à la matérialité du pouvoir,
aux éléments concrets (territoires, populi,
armes) qui le fondent, tout simplement parce que les cas
où cette détermination matérielle est
explicite sont fréquents alors qu'il n'y a pas d'exemples
où stato signifierait clairement et uniquement
"pouvoir". On peut seulement dire que "pouvoir" ferait sens
en tel ou tel contexte, mais notre lecture (le pouvoir est
insécable des éléments matériels
qui le fonde) permet de rendre compte de ces emplois sans
avoir à postuler une incohérence lexicale
de Machiavel ; par ailleurs, la volonté de Machiavel
de s'en tenir aux cose va globalement dans le sens que nous
indiquons.
Que
cette force matérielle, cette réalité
territoriale et humaine, serve avant tout à faire
la guerre, l'analyse de deux expressions bien connues du
Prince nous semble l'indiquer : le cose di stato
(chap. 3) et, dans ce même chapitre, la fameuse réplique
de Machiavel au cardinal de Rouen qui lui disait que les
Italiens n'entendaient rien à la guerre : "io
li risposi ch'e' Franzesi non si intendevano dello stato"
["comme le cardinal de Rouen me disait que les Italiens
nentendaient rien à la guerre, je lui répondis,
quant à moi, que les Français nentendaient
rien à lEtat, car, sils sy entendaient,
ils ne laisseraient pas lEglise sélever
à une telle grandeur.", chap. 3]. Les contextes de
formulation de ces expressions ne laissent place à
aucune ambiguïté : dans le premier cas il s'agit
des erreurs à éviter -- en les "prévoyant
de loin" -- lorsque on mène une guerre de conquête
; la comparaison de Machiavel est bien connue : il faut
voir "de loin" les maux qui peuvent naître dans "le
cose di stato", car, en ce cas, il est facile d'y porter
remède, de la même façon qu'il faut
reconnaître assez tôt la maladie pour pouvoir
aisément la soigner. Ajoutons à ce contexte,
l'usage de l'expression cose di stato dans la langue
de la chancellerie florentine (dans une lettre envoyée
par les Dix à Machiavel, le 28 juin 1502, alors que
celui-ci est en mission auprès de Cesare Borgia)
: "alle cose dello stato sapete essere deputato lo ufficio
de' Dieci" ; or les Dix s'occupent précisément
des cose di fuora -- au sens strict : les affaires
extérieures -- de la paix et de la guerre.
De
la même façon, il faut comprendre la réplique
au cardinal de Rouen dans son contexte : ne rien entendre
au stato c'est être incapable de comprendre
que la façon de mener la guerre doit être liée
à la question des effets "géo-politiques"
sur les Etats et les rapports qu'ils entretiennent entre
eux. Les Français "non si intendono dello stato"
parce que leur action politico-militaire en Italie bouleverse
le rapport de force entre les stati en faveur de
la papauté : il ne suffit pas plus de savoir gagner
une bataille qu'il ne suffisait aux Princes italiens de
savoir écrire une belle lettre dans leur studio.
2.
Lo stato fondé sur le buone legge (Prince,
12)
Il
nous faut voir maintenant ce qu'implique l'autre partie
de la formule de Machiavel sur les fondements du stato
; il faut ajouter aux "bonnes lois", les "modi e ordini"
("façons et ordres", c'est-à-dire façons
de faire et fonctionnements, qui peuvent tendre vers des
sens institutionnels, cités au chapitre 6). Au vrai,
dans le Prince, les cas où lo stato intègre
cette idée de fonctionnement juridique ou institutionnel
sont assez peu fréquents : se pose en effet, dans
cette acception la question de l'instance qui, selon certaines
formes, utilise, met en marche le stato-force (armée)
que nous avons analysé plus haut. Or, dans le Prince,
par définition -- ou plutôt par choix d'un
point de vue -- cette question est réglée
: cette instance-là c'est le prince et la forme institutionnelle
qu'elle prend se nomme principato. Dès lors,
on comprend que les occurrences d'un stato juridique
et institutionnel soient rares : on trouve pourtant un stato
di pochi (chap. 5) qui fait référence aux
trois sortes de régimes de la tradition politique
aristotélico-thomiste (et de la vulgate florentine
dès lors qu'il s'agit de réfléchir
sur la façon de vivre dans une cité ; voir
par ex. Girolamo Savonarola, Trattato del reggimento
e governo della città di Firenze ou Francesco
Guicciardini, Dialogo del reggimento di Firenze).
D'ailleurs, Machiavel lui-même exprime cette vulgate
-- en ayant conscience que c'en est une -- dans un passage
des Discours, I, 2 : "Dico come alcuni che hanno
scritto delle republiche dicono essere in quelle uno de'
tre stati, chiamati da loro Principato, Ottimati e popolare".
Ce stato est au fond le gouvernement ou mieux la
forme du gouvernement, comme Machiavel le laisse lui-même
entendre en employant parfois en regard -- et sans nuance
véritable de sens -- le terme governo (c'est
d'ailleurs le cas dans le passsage des Discorsi,
I, 2 qui se poursuit en précisant que d'autres ont
estimé qu'il y avait en fait "six genres de gouvernements"
("alcuni altri... hanno opinione che siano di sei ragioni
governi").
Une
autre occurrence de stato, dans le chapitre 9, est
plus intrigante et mérite qu'on s'y arrête,
car son analyse permet, nous semble-t-il de préciser
le sens vers lequel peut tendre ce stato juridico-institutionnel.
Nous citons l'ensemble du passage :
"[26]
Et il aura toujours dans les temps incertains [tempi
dubbi] pénurie de gens à qui il puisse
se fier ; en effet, un tel prince ne peut se fonder sur
ce quil voit dans les temps paisibles [tempi quieti],
quand les citoyens ont besoin de lEtat [quando
e' cittadini hanno bisogno dello stato], parce qualors
chacun court, chacun promet et chacun veut mourir pour lui,
quand la mort est loin [discosto] ; mais, dans les
temps contraires, quand lEtat a besoin des citoyens
[quando lo stato ha bisogno de' cittadini], alors
on en trouve peu. [27] Et cette expérience est dautant
plus dangereuse quon ne peut la faire quune
fois : aussi un prince sage doit-il penser à une
façon [modo] grâce à laquelle les citoyens,
toujours et quelle que soit la qualité du temps [in
ogni qualità di tempo], aient besoin de lEtat
[dello stato] et de lui, et toujours, ensuite, ils lui seront
fidèles."
Il
faut remarquer deux aspects importants : bien qu'il raisonne
dans le cadre d'un principat (donc stato di uno),
Machiavel introduit une différence entre il principe
et lo stato ; ensuite, dans un rapport spéculaire
entre cittadini et stato, le stato
est à la fois objet et sujet : il sert les citoyens,
il a besoin d'eux. Ce qui se dessine dans ce double rapport
c'est l'idée d'une instance politique indépendante
à la fois du prince et des citoyens. Nous croyons
que la présence de cette instance autonome dans le
chapitre le plus directement "florentin" du Prince
fait sens. On est là dans la logique d'une professionalisation
du métier de gouvernant, à l'émergence
d'un groupe de gens qui, du fait de leur mérite [merito]
et/ou de leur position sociale [grado], tendent à
se considérer et à être considérés
comme l'instance autonome des décisions politiques.
Il
est utile de donner ici quelques références
mettant en évidence ce processus historique :
-
Rupture des liens juridiques de dépendance envers
Eglise et Empire : la souveraineté tend à
se définir indépendamment des liens juridiques
traditionnels de dépendance envers lEglise
et lEmpire.
-
1378 : "totalis plenissima et integra auctoritas
et potestas populi florentini"
-
28 nov. 1396 : les conseils du peuple et du Comune
sont convoqués "pro parte dominorum priorum
et Vexilliferi iustitie, et non pro parte domini Capitanei
et seu domini Potestatis vel alterius rectoris".
Cette convocation suffit à valider les décisions
qui seront prises : "valeat et teneat et pro solemniter
et legitime facta habeatur et sit" (cf. aussi
Leonardo Bruni, Laudatio Florentinae urbis
: la Signoria est "supremus magistratus, qui quandam
vim regiae potestatis habere videatur").
-
L'autonomie de linstance de gouvernement vis-à-vis
des formes traditionnelles de la communauté citadine.
Les juristes du XIVe (notamment Bartolo da Sassoferrato,
1314-1375) avaient pensé la possibilité
juridique de "civitates superiores non recognoscentes".
Mais les sources de la souveraineté, de la validité
de la juridiction restaient liées soit à
un supérieur (un princeps qui en quelque
sorte déléguait sa potestas) soit
à lexistence d'une "voluntas tacitas",
d'une "consuetudine populare".
-
L'émergence d'une conception de la souveraineté
des instances de gouvernement, dun Etat, se fait
également dans la rupture du lien avec le corps
social, en loccurrence, à Florence, avec
les Arts. le moment emblématique de cette rupture
est la transformation, décidée par la Balìa
de 1458-1459, du "titulus" des Signori. De "artium
priores", ils deviennent "libertatis priores",
ils ne représentent plus les Arts -forme du corps
social citadin - mais déjà un pouvoir souverain,
fondé sur l'histoire de la Cité (la cité
est puissante de fait, historiquement ; son gouvernement
tend à prendre son autonomie du fait de son rôle,
et il l'affirme en tant qu'acte de volonté politique.
Du point
de vue linguistique, cette tendance à l'émergence
d'une instance autonome se note dans l'usage d'expressions
comme "cittadini dello stato" (ou "del reggimento"),
qui sont récurrentes dans des textes comme les Storie
fiorentine (1508-1509) de Francesco Guicciardini ; on
commence même, au même moment, quoique moins fréquemment,
à voir apparaître "uomo di stato", par
ex. dans une lettre (ca 1530) de Francesco Vettori où
il écrit, à propos de Guicciardini : "è
proprio huomo di stato e da volerlo per amico". Plus généralement,
c'est le sens de l'expression avere lo stato qui est
employée par Donato Giannotti dans son Discorso
intorno alla forma della republica di Firenze, et qu'il
cite comme étant une locution technique, dont il donne
l'explication suivante : "alcuni hanno lo stato, cioè
alcuni possono avere magistrati" (il est amusant de voir
que cela pourrait fort bien être le sens d'une expression
qui a fait couler beaucoup d'encre -- et excité la
verve polémique de Gennaro Sasso -- que Machiavel met
dans la bouche de Messer Nicia dans la Mandragola,
II, 3 : "chi non ha lo stato, in questa terra, de' nostri
pari, non trova cane che gli abbai..."). Il est aussi
probable que l'hapax machiavélien "arte dello stato"
utilisé dans la lettre du 10 décembre 1513 à
Vettori ("i quindici anni che sono stato a studio all'arte
dello stato non gli ho né dormiti né giuocati")
doive être interprété dans ce contexte,
dès lors qu'on repère le jeu ironique des deux
compères dans la suite de leurs lettres du 9 avril
-- "la fortuna ha fatto che non sapiendo ragionare né
dell'arte della seta, né dell'arte della lana, né
de' guadagni né delle perdite, e' mi conviene ragionare
dello stato et mi bisogna o botarmi di stare cheto, o ragionare
di questo"--, du 19 avril -- "e benché io sia
botato non pensare più a cose di stato né ragionarne,
nondimanco..."(et il se met précisément
à parler de cose di stato au sens précis
que nous avons donné à cette locution plus haut,
puisqu'il évoque la trève entre la France et
l'Espagne), enfin celle de Vettori du 3 décembre 1514
-- "vi conosco di tale ingegno che, ancora che siano due
anni passati vi levasti da bottegha, non credo habbiate dimenticato
l'arte" : s'il ne s'agit pas de parler d'un métier,
on se demande de quoi il pourrait bien s'agir !
Il y a donc deux "grands" sens de stato dans le lexique
machiavélien ; dans certains emplois, les sens sont
nettement différenciés : l'auteur considère
un des aspects de la cosa nuova qu'il entend comprendre
(le territoire ou les sujets ou la force militaire ou la
forme du gouvernement ou l'instance autonome du gouvernement
et les gens qui la composent). Dans d'autres cas -- et c'est
sans doute alors qu'est désigné l'objet stato,
l'Etat moderne, dans sa complexité, Machiavel utilise
le terme dans la pluralité de ses sens, lo stato
étant alors à la fois la force matérielle
et l'instance "ordinata" de la décision politique.
C'est sans doute lorsque stato est sujet de l'action
que cette fusion des sens apparaît le plus clairement
: "gli stati [...] hanno imperio sopra li uomini"
(chap. 1.1) ; lo stato doit "pigliare partiti"
et ne pas croire qu'il peut toujours être certain
de la justesse de ses décisions (chap. 18) ; "lo
stato [può/non può] tenere uno
esercito alla campagna" (chap. 24.6) ; ou bien, dans
les Discorsi, II, 30, où Machiavel estime
que, pour évaluer "la potenza d'uno stato forte",
il faut envisager "come egli vive con li vicini suoi".
On remarque que tous ces exemples vont dans le même
sens : la fusion de la politique et de la guerre ; lo
stato est "un groupe d'hommes armés", munis d'une
volonté politique, qui s'élabore et s'exprime
dans des instances de gouvernement, réfléchissant
aux effets de la force qu'ils utilisent ou peuvent utiliser.
On retrouve le sens de la formule de Machiavel rétorquant
au cardinal de Rouen que les Français "non si
intend[ono] dello stato", précisément
parce qu'ils ne considèrent pas les effets politique
de la mise en oeuvre de leur force militaire.
L'état
de guerre dans lequel agit lo stato est essentiellement,
dans le Prince, lié aux cose di fuora,
aux rapports avec d'autres stati. Mais la formulation
du chap. 1 ("hanno avuto e hanno imperio sopra gli uomini")
annonce d'autres lieux du conflit et de la guerre, ceux
qui se déroulent à l'intérieur même
de la cité. Discours III, 1 : sens de "ripigliare
lo stato"). |