Publications des associés du CERPHI


LES ÉQUIVOQUES DE LA CIVILISATION

Sous la direction de B. BINOCHE

Éditions Champ Vallon, collection « Milieux », Paris, 2005, 271 p. 23 €

(Peut être commandé directement auprès de l’éditeur : Editions Champ Vallon, 01420 Seyssel, France. Frais de port : 3,60 E)
http://www.champ-vallon.com


TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION

Civilisation : le mot, le schème et le maître-mot
Bertrand Binoche

PARTIE I : LA CIVILISATION DANS LA BARBARIE

Leibniz et la barbarie
François Zourabichvili

L’idée de civilisation chez Vico
Alain Pons

PARTIE II : LUMIERES ET CIVILISATION

Mirabeau et les physiocrates : l’origine agrarienne de la civilisation
Catherine Larrère

Quelques exemples de transferts européens du concept de « civilisation »
Georges Dulac

Science des mœurs et théorie de la civilisation : de L’Esprit des lois à l’Ecole historique écossaise
Céline Spector

PARTIE III : REFINEMENT, CIVILIZATION, EXPECTATION

Quelques considérations sur l’idée de civilisation : Hume et Ferguson
Michel Malherbe

Utilitarisme et civilisation. Réforme politique et espérance chez Jeremy Bentham
Christian Laval

PARTIE IV: KULTUR, BILDUNG, ZIVILISATION

La civilisation chez Rousseau et Kant
Luc Vincenti

Le concept hégélien de civilisation et ses signifiants : Bildung, Kultur (et Zivilisation ?)
Emmanuel Renault

CONCLUSION

Histoire de la civilisation ou science des mentalités. Continuité et discontinuité dans l’histoire du positivisme
Frédéric Keck


On ne se passe pas aisément du concept, si c’en est encore un, de civilisation. Chacun convient de son importance, mais son histoire, en français au moins, reste bien sommaire. Aussi n’était-il pas inutile d’y revenir, en croisant un axe géographique (civiltà, civilisation, civilization, Zivilisation) et un axe historique (de la barbarie selon Leibniz à l’épistémè selon Foucault). Il en ressort un paysage fort contrasté où la terme, non seulement recouvre bien des significations incompatibles - et comment pourrait-il en aller autrement ? - , mais aussi plusieurs statuts bien distincts - car un simple mot n’est pas un concept, comme un concept n’est pas un maître-mot.
La « civilisation » se définit donc par ses équivoques, lesquelles résultent de ses usages, plus ou moins scrupuleux. Après avoir prédit le triomphe de la civilisation, on peut bien annoncer le choc des civilisations, mais cela ne contribue pas à y voir plus clair. Aussi, aux fracas de la prophétie, les collaborateurs réunis dans ce volume ont-ils préféré les méandres de l’analyse : moins tonitruants sans doute, mais, de détour en détour, plus riches de ce qui éclaire ces grands mots qui nous engagent toujours plus que nous ne le souhaiterions.
Bertrand Binoche