Publications des associés du CERPHI


La question de la liberté chez Descartes

(Libre arbitre, liberté et indifférence)

 

Hélène Bouchilloux

« Travaux de philosophie », Honoré Champion, Paris, 2003, 250 pages, 45 €

ISBN : 2-7453-0784-3


Quatrième de couverture

Il n'existe à ce jour, du moins dans les études cartésiennes en langue française, aucun livre totalement consacré à la question de la liberté ou consacré à la question de la liberté en sa totalité. Or on peut considérer que la question de la liberté est pourtant la question fondamentale de la métaphysique de Descartes, plus fondamentale encore que la question de la science, puisque la véracité divine sur laquelle repose la science ne se substitue à l'hypothèse de la tromperie divine que parce que la volonté humaine découvre d'abord, par la démarche du doute, qu'elle est la faculté de résister à toute tromperie et de ne faillir jamais, en dépit de sa faillibilité naturelle, que par sa propre négligence.

Contrairement à ce que soutient un certain nombre de lecteurs et de commentateurs de Descartes, celui-ci n'a jamais changé de sentiment, ni sur la liberté humaine dont la doctrine s'élabore de 1641 (4e Méditation) à 1645 (lettre à Mesland du 9 février), ni sur la liberté divine dont la doctrine s'élabore de 1630 (correspondance avec Mersenne sur la création des vérités éternelles) à 1648 (Entretien avec Burman), ni sur leur articulation, la liberté de l'homme ne répondant à la liberté de Dieu que sur la base d'une opposition essentielle. La notion de libre arbitre, appréhendée en sa technicité, s'avère le pivot de cette opposition. Aussi la traversée des textes est-elle inséparable d'un rigoureux travail de conceptualisation : il faut définir de manière progressive – autrement dit construire – les notions d'arbitre, de libre arbitre, de liberté, d'indifférence, pour voir comment les textes se complètent sans jamais se renier.

Hélène Bouchilloux est Professeur à l'Université Nancy 2, spécialiste d'histoire de la philosophie moderne. Elle a publié : Apologétique et raison dans les Pensées de Pascal, Paris, 1995 ; John Locke, Que la religion chrétienne est très-raisonnable, Oxford, 1999.