Anne LAGNY (éd.)

Les piétismes à l’âge classique.

Crise, conversion, institutions

Villeneuve d'Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2001

Au milieu du XVIIe siècle, une crise religieuse se propage dans toute l’Europe, et notamment au sein du luthéranisme : sclérose de l’Eglise, développement de nouvelles dévotions, et appel à une seconde réforme. Celle-ci doit s’opérer non par le renversement des structures existantes, mais par l’intensification de la foi vécue chez les fidèles les plus ardents. La régénération intérieure et la pratique de la piété présentent un nouveau modèle du christianisme, et s’accompagnent d’un nouvel élan dans l’activité sociale et missionnaire. Du programme exposé par Spener dans les Pia Desideria de Spener (1675) aux Fondations de Francke à Halle, à la communauté de Herrnhut, le piétisme se répand en Allemagne, en Europe et dans le monde entier.

Ce volume est issu des travaux du colloque "Les Piétismes" (Université Charles-de-Gaulle/Lille 5-7 mars 1998), organisé par l’Université de Lille III et le CERPHI, sous la responsabilité de Jacques Sys, Pierre-François Moreau et Anne Lagny, en collaboration avec le Centre interdisciplinaire de recherches sur le piétisme de Halle. Il rassemble des contributions de spécialistes allemands, français et italiens autour d’un phénomène culturel encore peu étudié en France. Il cerne des figures comme celles de Spener, Francke, Zinzendorf, des réalisations comme celles de Halle ou de Herrnhut; il replace aussi le piétisme luthérien dans le contexte de la ´ crise religieuse ª du XVIIe siècle, et le met en regard d’autres courants apparentés, issus d’horizons confessionnels différents (puritanisme, quakerisme, quiétisme, dévotion catholique). La diversité des approches retenues – théologie, histoire, littérature – permet d’illustrer la dynamique et les multiples champs d’interaction de ces idées, de ces pratiques et des textes qui les accompagnent.

Ce volume poursuit ainsi plusieurs objectifs :

• fournir une orientation et un outil de travail, en ménageant un accès au piétisme, et d’abord à l’objet de recherches qu’il constitue, en renonçant à une vision unitaire "du" piétisme, au profit de la compréhension de la diversité des approches possibles d'une réalité multiple, parfois contradictoire.
• A côté de la présentation de quelques figures et institutions centrales du piétisme luthérien, insister sur la dynamique d'un mouvement spirituel : celle de l’affrontement et de la controverse, celle de la diffusion et de la transmission des idées spirituelles, celle des contacts et des échanges avec d’autres courants, à une époque de relativisation des frontières confessionnelles; celle de la réception de la philosophie et de la science nouvelles qui réagissent sur les idées religieuses, enfin.
• Grâce à l’ouverture internationale, favoriser la mise en regard de confessions internes au christianisme, encore rare dans les études comparatistes en sciences religieuses.

 

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Table des matières.