Libertinage et philosophie au XVIIe siècle

Recherches du CERPHI (Pierre-François Moreau)
et de l'Institut Claude Longeon (Antony McKenna)


1996, Second Colloque :
et La Mothe le Vayer et Naudé.



Présentation.

Dans ses Dialogues faits à l'imitation des anciens, La Mothe Le Vayer se consacre avec une ironie subtile à développer les thèses, entre elles contradictoires, auxquelles aboutissent les philosophies "dogmatiques" en physique, en éthique et en logique (c'est le sujet du dialogue "De l'ignorance louable"). En amplifiant les possibilités offertes par le dixième trope d'Enésidème, il confronte ensuite les usages, les coutumes, les croyances, les systèmes moraux et politiques de différentes époques, pour soutenir la conclusion sceptique et pessimiste sur l'incapacité de la raison à mettre de l'ordre et à découvrir des vérités incontestables dans un domaine si chaotique (c'est l'argument du dialogue "De la philosophie sceptique"). Il étend ensuite aux croyances religieuses la méthode de cette phénoménologie sceptique, écrivant le dialogue "De la divinité". Le libertin dénonce, en effet, dans la philautia, dans la vaine gloire et dans l'amour-propre, les ressorts psychologiques les plus puissants de l'attitude dogmatiste ("De l'opiniâtreté"), en élargissant la diatribe sceptique jusqu'à frapper certaines institutions centrales de la vie sociale (voir les dialogues "De la vie privée", "De la politique", "Du mariage"), pour se rallier finalement à la tradition classique et renaissante du paradoxe dans le "Dialogue sur les rares et éminentes qualitez des asnes de ce temps".



Edité en 1997 aux Publications de Saint-Etienne, Université de Saint-Etienne, dans Libertinage et philosophie au XVIIe siècle, no. 2, les actes de ce second colloque contiennent les articles suivants :