Notices bio-bibliographiques
Marin Mersenne
Né à Oizé, près de La Flèche,
il fait ses études au collège jésuite de La Flèche
(comme Descartes). Après des études
de théologie à la Sorbonne, il entre dans l'ordre des Minimes
en 1611. Il enseigne d'abord la philosophie à Nevers puis, en 1619,
s'installe au couvent des Minimes de Paris. Il fait de sa cellule l'un
des centres de l'activité philosophique et scientifique européenne,
précédant et préparant aussi bien l'Académie
des sciences (fondée en 1666) que la Royal Society (fondée
en 1662). Dans cette cellule se croisent aussi bien Descartes et Pascal
que Gassendi. Secrétaire de l'Europe
savante (comme Oldenburg devait l'être après lui), il a également
pour correspondants Constantin et Christiaan Huygens, Fermat, Torricelli,
ou Hobbes. Vulgarisateur de la pensée
de Galilée (dont il traduit et édite les Mécaniques,
en 1634, et les Nouvelles Pensées, en 1639), il est au coeur
d'un échange incessant de livres, de thèses et d'expériences
: il s'intéresse aussi bien aux nouvelles techniques (la mise au
point du télescope) qu'aux problèmes mathématiques
(le problème de la cycloïde). C'est lui qui fait imprimer
à Paris la première édition des Méditations
de Descartes et qui rassemble les Objections que celui-ci lui demandait
d'y joindre (et dont il avait lui-même formulé une partie).
Il rassemble d'abord ses travaux dans un recueil de questions (Questions
théologiques, physiques, morales et mathématiques, 1634),
puis publie deux gros volumes intitulés De l'harmonie universelle
(1636). On y trouve une critique virulente des fausses sciences (alchimie,
sorcellerie) et des penseurs naturalistes de la Renaissance, ceux qui
croient à l'astrologie et à l'Ame du monde (les panpsychistes
et les animistes) : Pomponazzi, Cardan, Paracelse.
Mersenne, d'autre part, est l'éditeur de plusieurs ouvrages de
ses amis, tels Roberval, Hobbes (De Cive), La Mothe Le Vayer, Fermat.
Il reste jusqu'à sa mort en 1648 un ardent défenseur du
mécanisme comme seule façon de lutter contre les fausses
sciences et les hérésies.
M. Mersenne : L'impiété des deistes, athees et libertins de ce temps, combattuë, et renversée de point en point par raisons tirees de la philosophie et de la theologie, Paris, P. Bilaine, 1624.
M. Mersenne : La vérité des sciences contre les sceptiques ou pyrrhoniens, Paris, T. Du Bray, 1625.
M. Mersenne : Questions harmoniques (...), Paris, J. Villery, 1634.
M. Mersenne : Questions inouyes ou recreation des scavans, Paris, J. Villery, 1634.
M. Mersenne : Les questions theologiques, physiques, morales et mathematiques, Paris, H. Guenon, 1634.
M. Mersenne : Correspondance du P. Marin Mersenne, ed. Mme P. Tannery et C. de Waard (tomes I & II, Paris, Beauchesne et fils, 1932-1936 ; tomes III & IV, Paris, P.U.F., 1946-1955).
Lenoble, R : Mersenne ou la Naissance du mécanisme, Paris, 1943.
Lenoble, R. : "Histoire et physique. A propos des conseils de Mersenne aux historiens", in Revue d'Histoire des Sciences, VI, 1953, p. 112-134.