Notices bio-bibliographiques
Lorenzo Valla
né à Rome en 1405 d'une famille de juristes,
originaires de Piacenza, attachés au Saint-Siège. Son père
meurt en 1418, et Lorenzo, confié à son oncle, secrétaire
apostolique, et suit en 1419 la cour à Florence. Il y apprend le
grec et approfondit sa connaissance du latin en prenant pour modèles
Cicéron, Quintilien et les grands jurisconsultes romains, Ulpien
et Scaevola. Il rédige alors le De comparatione Ciceronis Quintilianique
(perdu, mais provocateur dans la thèse). Provocation aussi du De
voluptate, réédité par la suite sous le titre
De Vero falsoque bono, source de la première célébrité
(il y fait l'éloge du plaisir dans sa version épicurienne
et va jusqu'à prétendre que l'épicurisme est plus
proche des promesses du christianisme, des "sens spirituels", des douceurs
du paradis et de la résurrection des corps que la contention morale
vantée par le stoïcisme). Mais à la mort de son oncle
il se replie sur le nord de l'Italie et est appelé en 1430 par
Panormita à enseigner la rhétorique à Pavie. Suivent
les Elegantiae latinae linguae, commencées à Pavie
et publiées dix ans plus tard. A Pavie, il lit Ockham
et Paul de Venise, et prépare la Dialectique, oeuvre de
la maturité, qui se propose de prendre le contrepied de la dialectique
scolastique héritée de l'aristotélisme boécien
par une dialectique réelle, historicisante, et pas seulement par
le culte formel de la langue. Mais il est alors obligé de quitter
Pavie. Il devient le secrétaire de Philippe d'Aragon en 1437. Au
service des Aragon, il publie les quatre oeuvres de sa période
gibeline : en 1439, le De libero arbitrio, la première version
des Dialecticae disputationes, le De professione religiosorum
; en 1440, la De falso credita et ementita Constantini donatione.
Cependant, à partir de 1443, les Aragon se rapprochent de Rome,
où à Eugène IV succède un grand pape humaniste,
Nicolas V, le fondateur de la bibliothèque vaticane. Valla peut
négocier un retour à Rome dans les meilleures conditions.
En 1448, il est secrétaire apostolique (à la place de Poggio
Bracciolini, contraint au départ comme Trapezunzio, Valla faisant
triompher la voie moderne avec l'appui de Bessarion et de Cues)
traducteur du pape (pour Homère et Thucydide) et récompensé
par un canonicat à Saint-Jean-de-Latran. Il publie alors les Elegantiae
linguae latinae, les In Novum Testamentum ex diversorum utriusque
linguae codicum collatione adnotationes ensuite, ouvrant un débat
sur l'autorité de la Vulgate dont l'Église ne se remettra
jamais.
Valla, L. : La Donation de Constantin (De falso
credita et emendita Constatini donatione), tr. J.-B. Giard, intr. C. Ginzburg,
Paris, Belles-Lettres, " La Roue à Lettres", 1993.
Camporeale, S. : Lorenzo Valla. Umanesimo e teologia, Florence, 1972.
Giannantonio, P. : Lorenzo Valla, filologo e storiografo dell'umanesimo italiano, Naples, 1972.