Philosophies de l'humanisme


Philosophie et médecine

La séance de travail destinée à préparer la journée d'étude "médecine et philosophie" du 12 mai a eu lieu le samedi 17 février 2001, à Paris-IV (amphi Chasles). Voici le résumé de ce qui s'y est discuté et décidé.

Problématique d'ensemble


Il s'agit au départ de prendre au sérieux la récurrence des images médicales dans le discours philosophique, et d'observer la façon dont ces images fonctionnent : quels énoncés médicaux sont repris, dans quel contexte, à partir de quelles connaissances et de quels corpus, et pour servir à quoi. On est donc assez vite amené à distinguer la simple métaphore (la philosophie comme médecine de l'âme, le roi comme médecin de la cité, etc...) de l'usage précis de savoirs et de discours tirés de la science médicale ou de sa pratique - les deux devant être étudiés mais pas confondus. A partir de ce point de départ, deux axes d'études ont été exposés (sans limiter le travail des journées).

Le premier axe d'étude concerne les rapports de la médecine et de la philosophie politique : de Platon à Machiavel, on observe le retour régulier d'exemples médicaux pour identifier le rôle du roi ou du législateur, ou pour désigner les maux de la cité, ou encore pour caractériser les "remèdes" qui peuvent leur être apportés. Il semble qu'un usage simplement métaphorique s'oppose à une transposition plus essentielle : dans le premier cas, la médecine fournit l'image d'un art de la guérison, qui pourra servir à décrire le rôle réunificateur du roi, du pasteur ou même du Christ, tous trois devant réconcilier les divisions (de la cité, de l'âme ou du péché) de la même façon que le médecin restaure l'unité du corps. Face à cet usage de l'image médicale, on trouve une pensée qui s'attache à la médecine en tant qu'elle est d'abord un savoir du changement et de la crise (qui avant de réconcilier les divisions permet de les rendre pensables), mais aussi en tant qu'elle articule un savoir théorique à une pratique concrète, "immergée" dans le flux des vicissitudes comme la politique l'est elle-même. Cette piste d'étude demande à être suivie de l'Antiquité à la Renaissance, et il faut également étudier ses prolongements : que devient la notion de "crise" dans la pensée historique, économique ou politique de la modernité ? Quel usage peut encore être fait des savoirs et des discours médicaux dans la pensée politique du XIXe ou du XXe siècle ?

Le second axe d'étude concerne plus directement les rapports de la biologie à la physique et à la métaphysique : la réintroduction du corpus biologique aristotélicien, à partir du Moyen âge, via les commentateurs arabes d'Aristote, permet de proposer une pensée des rapports ente matière et forme dans laquelle la forme n'est plus imposée de l'extérieur par un Dieu artisan, mais bien développée de façon immanente par les puissances propres de la matière. L'embryologie aristotélicienne constitue alors un exemple constant pour cette recompréhension des rapports entre matière et forme au sein du créé.


Organisation matérielle des journées


Le principe adopté est le suivant :

  • 12 mai 2001, à Poitiers, une première journée "historique" (antiquité-âge classique).
  • 26 janvier 2002, à Lyon, une première journée thématique (médecine et discours politique XIXe-XXe).
  • Automne 2002, une seconde journée "historique" (âge classique-XXe siècle).
  • Printemps 2003, une seconde journée thématique (médecine et philosophie à la Renaissance)


Selon les débats et le nombre de participants, rien n'interdit d'envisager la poursuite des travaux par l'organisation de journées sur des sujets plus précis, déterminés en commun (sur un corpus particulier, sur un problème particulier, sur une période particulière).

La journée du 12 mai 2001

La journée du 26 janvier 2002


Troisième journée (mars 2003)

« Usages philosophiques de la maladie et de la médecine de l'âge classique au XXè siècle" »

Quatrième journée (automne 2003)

« Médecine et philosophie à la Renaissance »



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