Notices bio-bibliographiques


Guillaume Budé

Notice biographique


Guillaume Budé (1468-1540) :

né à Paris, issu de trois génération de magistrats. Son père est grand audiencier et trésorier des chartes du roi ; il possède des terres et est allié aux Poncher. En 1483, Guillaume va faire son droit à Orléans. Il y perd trois ans, rentre à Paris et s'absorbe dans la vie facile du jeune noble. En 1491, lassé, il reprend les études : dégoûté de la barbarie de ses manuels de droit, il se met au grec en 1494 sous la direction de Georges Hermonyme, puis sous celle de Lascaris, qui lui laisse des manuscrits. Malgré l'opposition de son père qui tente de la placer, il se lie avec Andrelini, et Lefèvre d'Étaples lui offre en 1497 sa traduction des Magna moralia. Encouragé, Budé s'attaque au droit ; en 1508 il publie les Annotations aux Pandectes, dans lesquelles il débarasse le droit d'Accurse (XIIIè) et de Bartole (XIVè) dont les gloses obscurcissent le corpus justinien. Cette oeuvre le rend immédiatement célèbre. En 1518, c'est le De Asse, qui fait preuve de la même érudition, et du goût du comparatisme. Budé y critique vivement l'italianophilie aveugle de la cour. Il est fait maître de la librairie du roi en 1521, puis maître des requêtes en 1523. En 1527, au moment où il publie les Annotationes posteriores, il commence à entrevoir la possiblité que sous François Ier s'épanouisse l'humanisme français ; et il commence à plaider pour la fondation à paris d'un collège semblable au collège des Trois Langues de Louvain. En 1529, il publie les Commentarii linguae graecae, qui l'aident à obtenir la création, la même année, de lecteurs royaux. En 1532, il publie coup sur coup le De Studio et le De Philologia. Mais la situation s'assombrit : le luthéranisme gagne, se développent les doctrines sacramentaires (interprétation symbolique de la présence réelle, comme Bérenger de Tours l'avait déjà professé au IXè siècle). La crise culmine en 1534 avec l'affaire des Placards. En 1535, Budé publie le De Transitu, manifeste humaniste dont la lettre-préface prend position sur l'affaire des placards. Il semble appartenir au Tiers parti qui à cette époque espère toujours une réconciliation par un concile d'union (comme Érasme, qui écrit dans ce sens à Paul III ; comme les Du Bellay qui militent en faveur d'un tel concile). En 1538, il devient conseiller de Guillaume Poyet, chancelier du Parlement. Il meurt en 1540 alors qu'il accompagnait le roi en Normandie.




I. Sources premières


G. Budé : Annotationes (ë) in quatuor et viginti Pandectarum libros ad Joannem Deganaium (ë), Josse Bade, Paris, 17 novembre 1508.

G. Budé : De Asse et partibus ejus libri quinque (ë), Josse Bade, Paris, 15 mars 1515.

G. Budé : Opera Omnia, Bâle, 1557.

G. Budé : Passage de l'hellénisme au christianisme, ed. La Garanderie, Paris, Belles-Lettres, 1993.

G. Budé : L'Etude des lettres (De Studio literarum recte et commode instituendis, 1532), ed. M.-M. de la Garanderie, Paris, Belles-Lettres, 1988.

G. Budé : De La Philologie (De Philologia, 1532), ed. M. Lebel, Editions de l'Université de Sherbrooke, 1989.

G. Budé : Correspondance, t. I : Les Lettres grecques, adjectis paucis e latinis, ed. G. Lavoie et R. Galibois, Editions de l'Université de Sherbrooke.




II. Commentaires


Collectif : Actes des congrès de l'association G. Budé (Nîmes, 1932 ; Grenoble, 1948 ; Paris, 1966 ; Rome, 1973).

J. Bohatec : Budé und Calvin : Studien zur Gedankenwelt des französischen Frühhumanismus, Graz, 1950.

L. Delaruelle : Études sur l'Humanisme français. Guillaume Budé, les origines, les débuts, les idées maîtresses, Paris, Champion, 1907.

L. Delaruelle : Répertoire analytique de la correspondance de Guillaume Budé, Paris, 1907, Genève, Slatkine, 1969.

M. Foisil : "G. Budé", in Le Conseil du roi de Louis XII à la Révolution, Paris, 1970.

G. Gueudet : "État présent des recherches sur Guillaume Budé", in Actes du 8è Congrès de l'Association G. Budé (1968), Paris, Belles-Lettres, 1969.

M.-M. de la Garanderie : La Correspondance d'Érasme et de Guillaume Budé, Paris, Vrin, 1967.

M.-M. de la Garanderie : Christianisme et Lettres Profanes, Essai sur les mentalités des milieux intellectuels parisiens (1515-1535) et sur la pensée de Guillaume Budé, Lille et Paris, Champion, 1976.

M.-M. de la Garanderie : "Le Style figuré de G. Budé et ses implications logiques et théologiques", in L'Humanisme français au début de la Renaissance, Paris, Vrin, 1973.

M.-M. de la Garanderie : "L'architecture textuelle à la Renaissance", in Études Seiziémistes, Genève, Droz, 1980.

M.-M. de la Garanderie : "Le transitus budéen ou le changement vécu", in L'Imaginaire du changement en France au XVIè s., Bordeaux, PUB, 1984.

M.-M. de la Garanderie : "La Méditation philosophique sur le temps, Budé, Montaigne", in Le Temps et la Durée..., Nizet, 1984.

M.-M. de la Garanderie : "G. Budé en 1534-1535 ou l'épreuve de l'intolérable", in Naissance et affirmation de l'idée de tolérance, Montpellier, 1988.

M.-M. de la Garanderie : "G. Budé, philosopher of culture", in The Sixteenth Century Journal, XIX, 1988.

M.-M. de la Garanderie : "La fascination du sublime, réflexions sur la rhétorique de G. Budé", in Bull. de l'Assoc. G. B., mars, 1992.

M.-M. de la Garanderie : "Rabelais et Budé", in Mélanges Franco Simone, t. IV, pp. 151-165.

D. O. Mc Neil : G. Budé and Humanism in the Reign of Francis I, Genève, Droz, 1975.

J.-C. Margolin : "De la digression au commentaire : pour une lecture humaniste du De Asse de G. Budé", in Neo-latin and the vernacular in Renaissance France, Oxford, 1984.

A. Michel : "Le Credo de G. Budé", in Mélanges à la mémoire de V. L. Saulnier, Genève, Droz, 1984.

D. F. Penham : De Transitu : a Study of a Little Known Treatise of G. Budé, Col. University, 1954.

J. Plattard : G. Budé et les origines de l'humanisme en France, Paris, 1923 (réd. Belles-Lettres).

Donald Kelley : "G. Budé and the First Historical School of Law", in The American Historical Review, 72, 1967.