Philosophies de l'humanisme


La Cité comme organisme vivant :
L'émergence d'une diététique politique dans l'oeuvre de Machiavel

II. L'homme politique médecin ou l'homme prudent

C'est sans doute dans la description que Machiavel fait de l'acteur politique que l'hypothèse d'E. Terray d'une proximité essentielle entre pratique et ambitions politique et médicale s'illustre le mieux. A partir du Prince, l'emploi métaphorique extrêmement fréquent du terme remède, appliquée à des situations qui ne sont pas nécessairement des états de crise ou des maladies, en constitue un indice. On pourrait penser que cette proximité découle tout naturellement de l'usage que Machiavel fait du vocabulaire médical et organique afin de décrire la cité : si la cité est un corps parfois malade, l'acteur politique est aisément identifié à un médecin. C'est seulement vrai en partie. Elle tient aussi à la nature des compétences requises pour agir : le médecin et l'acteur politique en partagent plusieurs, aux yeux de Machiavel. Leur analyse permet de voir que la virtù et l'adaptabilité ne sont pas les seules qualités requises pour l'action politique et que cette dernière repose aussi sur la prudence acquise à travers la maîtrise et l'approfondissement d'un savoir pratique. Si la prudence du prince est connu des exégètes, le parallèle avec la médecine permet d'en mettre en lumière une dimension spécifique et de recomposer le portrait de l'acteur politique.

1. Rendre compte de l'histoire des cités pour agir

La médecine se présente comme un savoir du probable : probable car rien ne vient garantir une certitude. On se situe dans l'ordre de l'induction pour laquelle l'exception ou la contradiction sont toujours possibles. Mais elle est un savoir, un corps de connaissances qui s'accroît, malgré cette limite. C'est aussi un savoir à destination pratique. Il doit fonder et orienter l'action du médecin. L'explication recherchée des maladies ou des symptômes est déterminée par cette finalité. Même s'il est impossible de présenter les traités de la collection hippocratique comme s'ils constituaient un tout cohérent, on peut souligner qu'ils font part de manière assez générale de la volonté de construire un raisonnement causal et rationnel sur la santé et la maladie, par opposition aux formes d'explication fondée sur la magie, la théologie ou le mythe. La causalité surnaturelle ou divine n'est pas écartée mais elle n'annule pas la possibilité de l'intervention humaine. Le traité Airs, eaux, lieux rejette toute intervention spécifique du surnaturel, si ce n'est médiatement, via le naturel. On retrouve une telle logique à l'oeuvre dans les analyses de Machiavel. Il n'exclut pas une causalité dont seuls les philosophes peuvent rendre compte : l'influence céleste que l'on trouve mentionnée à deux reprises dans les Discours. Mais il renonce pour sa part à rendre compte de son rôle :

"La cause de ces phénomènes doit être, je crois, examinée et interprétée par des hommes ayant connaissance des choses naturelles et surnaturelles : ce qui n'est pas mon cas (...) Quoi qu'il en soit, on voit que telle est la vérité et que toujours après de tels événements surviennent des choses extraordinaires et nouvelles dans les pays."

Il ne veut penser pour sa part que ce qui relève de l'action humaine pour la rendre possible et l'éclairer. Ainsi, lorsqu'il constitue sa typologie des principautés au début du Prince, il écarte de son champ de réflexion le cas des monarchies ecclésiastiques. En effet, celles-ci se maintiennent en raison de causes supérieures, que leurs dirigeants se conduisent en tyran ou en gouvernant orienté par le souci du bien public :

"Ceux-là seuls ont des Etats et ne les défendent pas, des sujets et ne les gouvernent pas : leurs Etats, bien que non défendus, ne leur sont pas enlevés ; leurs sujets, bien que non gouvernés, ne s'en soucient pas, et ne pensent ni ne peuvent se débarrasser d'eux. Seules donc ces monarchies sont sûres et heureuses. Mais comme elles sont régies par des causes supérieures, auxquelles l'esprit des hommes n'atteint pas, je cesserai d'en parler ; car comme elles sont élevées et maintenues par Dieu, ce serait action d'homme présomptueux et téméraire que d'en discuter."

Le chapitre 25 du Prince consacré à l'examen du rôle et de la puissance de la fortune s'inscrit dans cette perspective. Il insiste sur la capacité de l'homme a décider pour moitié, tandis que l'autre moitie revient à la fortune. La formulation de ce principe est significative. Contre ceux qui, particulièrement impressionnés par les terribles événements contemporains, considèrent que la fortune est toute-puissante, il réaffirme le rôle de l'action humaine et partant de la virtù :

"Néanmoins, pour que notre libre arbitre ne soit pas étouffé, je juge qu'il peut être vrai que la fortune est l'arbitre de la moitié de nos actions, mais qu'également elle nous en laisse gouverner à nous l'autre moitié."

2. Connaître la constitution de chaque cité

La collection hippocratique fait preuve de l'intérêt passionné que ses auteurs portent à la diversité du réel, quelles que soient les thèses défendues. Le réel est multiple ; chaque corps a sa nature propre, et la maladie s'y manifeste de manière spécifique. Aussi faut-il diagnostiquer dans l'ordre du particulier et adapter le traitement à chaque corps :

"Je prétends que celui qui veut traiter exactement du régime de l'homme doit d'abord connaître et discerner la nature de l'homme en général : connaître ses constituants et discerner les éléments qui prédominent. Car s'il ne connaît pas la constitution fondamentale, il sera incapable d'en connaître les effets ; et s'il ne discerne pas ce qui prédomine dans le corps, il ne sera pas capable de fournir au patient un traitement utile. L'auteur doit donc connaître ces points et, en plus de cela, la vertu respective de tous les aliments et boissons de notre régime..."

On retrouve chez Machiavel ce souci de la diversité du réel et du diagnostic adapté à chaque cas. Une double mission s'impose alors à l'acteur politique : caractériser les éléments constituants de toute cité mais identifier leurs combinaisons particulières, afin d'ordonner ce réel tout en proposant un traitement adapté à chacune. Le chapitre 3 du Prince souligne que le prince nouveau doit agir différemment selon qu'il conquiert un territoire dont les habitants ne partagent ni la langue ni les coutumes avec ceux qui sont déjà sous son autorité ou un territoire proche des traditions de sa principauté. Les Discours, I, 55 affirment aussi qu'il ne faut pas compter créer civilement une république là où les moeurs politiques sont adaptés à un royaume et vice versa :

"De ce que nous avons dit, on tire donc cette conclusion. Celui qui veut créer une république là où il y a beaucoup de nobles ne peut le faire s'il ne les détruit d'abord. Celui qui veut faire un royaume ou une principauté là où il y a une très grande égalité ne pourra jamais le faire s'il n'arrache pas à cette égalité un grand nombre d'hommes ambitieux et agités, et s'il ne les transforme pas en nobles de fait sinon de nom, en leur donnant des châteaux et des propriétés, des richesses et des sujets. (...) Parce que transformer en république un pays propre à être un royaume, et un royaume un pays propre à être une république, est une entreprise d'homme exceptionnel par son intelligence et son autorité, nombreux sont ceux qui ont voulu le faire et rares sont ceux qui ont su y parvenir."

Le Discours sur les choses de Florence après la mort de Laurent de Médicis le jeune, écrit en 1520, reprend cette thèse à propos de l'ordonnancement de Florence. Machiavel ne s'attache pas à définir un modèle qui permettrait de penser en général le meilleur ordonnancement institutionnel, mais commence par décrire l'état et la composition de la cité florentine avant de proposer des institutions adaptées à ces derniers.

Une comparaison avec Savonarole et Guichardin permet d'évaluer le statut de ce diagnostic. Si l'attention au cas particulier n'est pas propre à Machiavel, il apparaît en revanche qu'en s'appuyant exclusivement sur le diagnostic du mélange des humeurs, il fait preuve d'originalité. On retrouve chez Savonarole le souci de distinguer ce qui est adapté à Florence en matière de régime politique :

"Il est donc certains peuples dont la nature est telle qu'elle ne peut tolérer le gouvernement d'un seul sans de grands et intolérables inconvénients ; de la même façon, la complexion et les coutumes de certains hommes, habitués à vivre à l'air libre et dans les champs, sont telles qu'à vouloir les faire demeurer dans de bonnes et chaudes chambres, avec de bons habits et des mets délicats, on les ferait aussitôt tomber malades et mourir. Aussi les hommes sages et prudents qui doivent instituer quelque gouvernement considèrent-ils d'abord la nature du peuple."

Ce thème de la nature propre de Florence a toutefois chez Savonarole un statut incertain. La crise que Florence traverse est aussi définie dans un cadre de pensée chrétien. Sa résolution passe dans cette optique par un renouveau spirituel. Les Huitième et Treizième Sermons soulignent cette dimension, également reprise par A un Ami. Ces textes sont dominés par une vision qui fait de la crise florentine le résultat de ses péchés. La solution s'impose d'elle-même : il s'agit avant tout pour la cité élue de Dieu de faire pénitence. Dans l'oeuvre de Machiavel, une telle combinaison du diagnostic politique et du diagnostic religieux est exclue. Les qualités requises dans la vision religieuse de la crise, telles que l'humilité et la charité, sont à ses yeux nuisibles au maintien des cités. En outre, dans la mesure où il privilégie la réflexion sur les conditions de l'agir humain, il s'agit pour lui d'éviter toute vision chrétienne de l'histoire, en tant qu'elle suit un cours déterminée par la providence. Implicitement, l'usage exclusif du diagnostic politique marque une distance par rapport aux solutions prônées par le frère. On pourrait croire que Machiavel et Guichardin s'accordent sur la nécessité de ce diagnostic. De ce fait, ce dernier ne recourt pas à une analyse religieuse de la crise florentine et, menant une analyse en termes institutionnels et politiques, insiste à plusieurs reprises sur la nécessité de tenir compte de la nature de la cité. Néanmoins, Guichardin fait entendre par la voix de Bernardo un argument important contre l'usage exclusif de ce diagnostic : celui-ci est insuffisant. On le voit dans le cas de Florence. Cette cité, dit-on, aurait une nature telle qu'elle ne s'adapterait qu'à un gouvernement libre. Or Bernardo affirme qu'à la considération de cette nature doit s'ajouter celle des différents effets des régimes recensés par la tradition. Un mode de gouvernement aura beau être adapté à la nature de la cité, s'il ne produit pas de bons effets sur elle pour une raison quelconque, il faut renoncer à l'établir :

"...et quiconque a du jugement, si on le lui demande en termes généraux, répondra que le meilleur gouvernement que l'on puisse mettre dans une cité est celui qui lui est naturel. En effet, comme il s'adapte mieux aux cerveaux et aux appétits de ces hommes, on peut espérer qu'une fois levés tous les obstacles et toutes les difficultés que d'ordinaire apportent avec elles les choses où il y a de la violence, il fleurira mieux et donnera plus de fruits que tout autre. De la même façon, si tu voulais cultiver un jardin, on te conseillerait toujours d'un faire mettre les plantes que le terrain préfère parce que d'ordinaire elles poussent mieux. Mais si, pour en venir aux individus, on voyait qu'un vivre libre, bien qu'il fût naturel à une cité, ne donnait pas pour quelques raisons particulières de bons effets, alors, ni vos philosophes ni aucun sage ne le préférerait à un autre vivre."

Tout comme dans les écrits de Savonarole, deux discours destinés à résoudre la crise de Florence se mêlent, l'un fondé sur le diagnostic adapté à la cité, l'autre sur les effets propres à chaque type de régime. Le diagnostic lui-même ne vaut qu'une fois considéré les effets qui découleraient d'un gouvernement établi à partir de lui. Si les effets sont mauvais, il faut chercher une nouvelle solution. Dans le cas de Florence, il faut renoncer à l'idée de mettre en place un gouvernement populaire à moins qu'on ôte au Grand conseil la responsabilité des délibérations importantes :

"Mais considérez plus avant : puisque, sans parler de la largesse qui ira chaque jour croissant, ce gouvernement n' pas de ferme timon, si commencent à naître entre nous désaccords et divisions : or, il est impossible que, dans un gouvernement semblable, il n'en naisse pas : où se trouvera la cité ? Qui la soignera ? Qui la réordonnera ? Qui mettra un frein aux appétits déraisonnables des hommes par l'autorité ou par la crainte ? Nous attendons-nous vraiment à ce que le Grand Conseil le fasse ? Ce sont des maux qui ont besoin d'un médecin plus sage et plus expérimenté. (...) Il ne faut pas mettre la santé du malade entre les mains d'un médecin inexpérimenté, ni, entre les mains du peuple, du fait de son incapacité, aucune consultation ni décision, hormis celles qui, si on les lui ôtait des mains, feraient que la liberté serait plus sûre."

Si Bernardo fait intervenir les effets de chaque type de gouvernement de manière déterminante dans la réflexion sur le bon gouvernement à établir à Florence, c'est au nom de l'expérience de l'histoire de la cité. Dans le détail : personne n'a jamais vu la cité libre ni agi cependant sans tenir compte des humeurs de la liberté. Peut-on reprocher à Machiavel de ne pas prendre en compte ce "détail" et de valoriser de manière abusive le diagnostic fondé sur la nature propre de la cité ? Rien n'est moins sûr. En effet, Machiavel et Guichardin n'entendent pas la même chose par la "nature de la cité". Dans le Dialogue sur la façon de régir Florence, la "nature de la cité" renvoie à l'amour de la liberté. La concurrence pour le pouvoir entre ceux qui veulent opprimer et ceux qui craignent de l'être est examinée par ailleurs. Au contraire, l'analyse machiavélienne des humeurs permet de penser à la fois des rapports de désir au pouvoir et leur confrontation particulière dans la cité considérée. On comprend dès lors pourquoi il n'a pas besoin de recourir à autre chose que le diagnostic alors qu'il est essentiellement insuffisant pour Guichardin lorsqu'il s'agit de proposer une organisation institutionnelle pour Florence.

3. Prévoir les maux futurs : "observer l'invisible à partir du visible"

L'un des principaux problèmes de l'acteur politique est de prévoir les difficultés à venir. Il est difficile de discerner à l'avance, lorsqu'aucun symptôme de la maladie n'est encore visible. C'est pourtant une nécessité car la maladie peut devenir incurable si elle n'est pas diagnostiquée suffisamment à l'avance :

"En effet, les maladies ne surviennent pas brusquement : elles se développent, au contraire, insensiblement, puis se déclarent dans toute leur force."

Le Prince rappelle cette nécessité à travers une comparaison explicite avec le diagnostic médical :

"Car les romains firent en ces occasions tout ce que les princes sages doivent faire : ils ne doivent pas seulement prendre en considération les désordres présents, mais ceux à venir, et s'y opposer de tous leurs efforts. Si, en effet, on les prévoit de loin, on peut facilement y remédier, mais, si l'on attend qu'ils approchent, le médicament ne vient pas à temps, parce que la maladie est devenue incurable. Il arrive avec elle comme avec les phtisiques, selon ce que disent les médecins : leur mal à son début est facile à soigner et difficile à diagnostiquer, mais, avec le passage du temps, s'il n'a pas été d'abord diagnostiqué et traité, il devient facile à diagnostiquer et difficile à soigner. Ainsi advient-il dans les affaires d'Etat ; parce que, si on les diagnostique de loin (ce qui n'est donné qu'au sage ), les maladies qui y naissent sont promptement guéries ; mais quand, pour ne pas les avoir diagnostiquées, on les laisse croître au point que chacun les diagnostique, il n'y a plus de remède."

Les Discours rappellent la difficulté de prévoir ces maux. Le discernement à propos du futur est une qualité rare. Elle définit les grands hommes, tout autant que la virtù et la capacité d'adaptation :

"Avant le conflit, peu nombreux étaient à Venise les citoyens capables de discerner le danger ; rares étaient ceux qui pouvaient voir le remède ; aucun ne pouvait le recommander. Mais, pour revenir au début de ces Discours, je vais conclure. De même que le sénat romain trouva un remède au salut de la patrie contre l'ambition des tribuns, parce qu'ils étaient plusieurs, de même tout prince, attaqué par un grand nombre, trouvera un remède toutes les fois qu'il saura avec sagesse user de moyens pour diviser ses adversaires."

L'homme politique et le médecin prudents ne sont pas sans ressources tant pour diagnostiquer une maladie présentant des symptômes évidents que pour prévoir le futur. Cela tient au profit que l'on peut tirer de la connaissance du passé. On trouve dans les Discours une formulation du rapport entre passé et présent qui en rend compte :

"Les sages ont coutume de dire, non par hasards ni sans raison, que celui qui veut prévoir l'avenir doit considérer le passé. Car toutes les choses ont constamment un rapport avec le passé. Cela provient de ce que, faites par des hommes qui ont et eurent toujours les mêmes passions, il faut nécessairement qu'elles obtiennent les mêmes effets. Il est vrai que ces actions sont plus vertueuses dans une région que dans une autre, et vice versa, en fonction de l'éducation qui a formé le comportement des peuples."

Il y a une continuité de l'action humaine dans le temps. Cette continuité vaut aussi pour la vie des cités :

"Si l'on considère le passé et le présent, on voit aisément que toutes les cités et tous les peuples ont les mêmes désirs et les mêmes humeurs et les ont toujours eux. Il est donc aisé, pour qui étudie attentivement le passé, de prévoir le futur dans toutes les républiques, et d'y apporter les remèdes que les Anciens ont employé, ou bien, n'en trouvant pas, de penser à de nouveaux, à cause de la similitude des événements."

Cette continuité réside permet d'établir des rapports de similitude entre le passé et le présent. On retrouve ici une démarche présente dans la collection hippocratique, qu'analyse E. Terray. Son étude des occurrences du terme de nature met en lumière que la signification de celui-ci oscille entre l'individuel et le générique. C'est à partir de cette ambiguïté indépassable de la nature que le médecin doit établir son diagnostic. Dans celui-ci, le passage nécessaire du particulier au général pour définir le traitement adéquat repose aussi sur le concept de similitude :

"C'est la constatation des ressemblances entre les êtres qui permet de les réunir dans les classes : variétés, espèces, genres. Mais, on l'a vu, qui dit ressemblance dit du même coup différence : autrement les individus seraient non pas similaires, mais identiques. Leur comparaison suppose donc un calcul, une évaluation relative des différences et des ressemblances, qui seule dira s'ils doivent être rangés dans un même groupe ou non."

L'acteur politique s'apparente au médecin : tous deux diagnostiquent la nature des corps afin d'agir et s'efforcent de déceler les symptômes encore invisibles des maladies à venir. Malgré la diversité du réel, la connaissance de l'histoire pour le premier comme une culture médicale pour le second permet de dégager des rapports de similitude qui fondent l'action. Celle-ci prend deux sens chez Machiavel : soigner et prévenir.


Intro et 1e partie - 2e partie - 3e partie et conclusion